En lançant une attaque de missiles contre Israël, l'Iran a voulu montrer que l'assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ne resterait pas sans réponse. Dans le même temps, le fait que l'attaque ait été limitée à une certaine période et qu'elle ait probablement été signalée à la partie américaine indique que l'Iran évite une guerre à grande échelle. D'une part, l'Iran semble déterminé à éviter la guerre totale qu'Israël tente de provoquer depuis un certain temps, et d'autre part, il essaie de limiter la liberté d'action totale qu'Israël tente de créer. Israël, qui veut profiter de l'attaque de missiles de l'Iran pour détruire son infrastructure nucléaire, a du mal à convaincre Washington. Netanyahu, qui a menacé depuis la tribune de l'ONU qu'il n'y a pas d'objectif au Moyen-Orient qu'il ne puisse atteindre, ne semble pas vouloir renoncer à sa stratégie d'escalade de la violence contre le Hezbollah et l'Iran.
La tentative d'Israël de persuader Washington d'entreprendre une action militaire contre l'Iran n'a pas abouti, du moins pour le moment. La déclaration du président Biden, selon laquelle Israël a le droit de répondre mais que sa réponse doit être "proportionnée", suggère qu'il considère l'attaque iranienne comme une réponse à l'opération de Nasrallah, et non comme une déclaration de guerre. La déclaration de Joe Biden selon laquelle il ne soutient pas le projet d'attaque israélienne contre les installations nucléaires montre également que les Américains ne veulent pas entrer en guerre avec l'Iran, malgré le lobbying intense exercé par Israël au cours des deux derniers jours. Le caractère limité de la dernière attaque de missiles de l'Iran, semblable à celle d'avril, semble avoir incité Biden à dire à Netanyahu que la réponse d'Israël devrait également être limitée. Toutefois, si l'on se souvient que Netanyahu a violé les lignes rouges tracées par Biden au cours de l'année écoulée, on peut dire que le risque que sa réponse à l'Iran soit disproportionnée n'est pas mince.
Nous constatons que l'administration Biden a eu du mal à maîtriser les conséquences de son soutien inconditionnel à Israël depuis le 7 octobre. Biden n'a pas su gérer le coût politique de rendre Gaza inhabitable et s'est rendu à la stratégie de nettoyage ethnique de Netanyahu. Biden, qui a déclaré que l'entrée d'Israël à Rafah était une ligne rouge, a fermé les yeux sur sa violation. L'administration Biden, qui envoie depuis un an le message que la guerre est acceptable tant qu'elle ne se transforme pas en guerre régionale et qu'elle se limite à Gaza, semble maintenant se satisfaire de l'extension de la guerre au Liban par Israël. Washington, qui a qualifié l'assassinat de Nasrallah de bonne action, tente à présent de tracer les limites de la guerre avec l'Iran.
L'administration américaine a fait des attaques israéliennes du 7 octobre une occasion historique d'établir la pleine liberté d'action d'Israël au Moyen-Orient. L'administration Biden a déclaré vouloir se retirer du Moyen-Orient pour se concentrer sur la Chine et la Russie, mais elle n'a pas renoncé à ses garanties de sécurité à l'égard d'Israël. L'administration Biden, qui a dû retourner dans la région dès qu'il est apparu que la sécurité d'Israël était menacée, s'est préoccupée de neutraliser l'attaque de missiles iraniens, qui était une conséquence de la stratégie d'Israël. Bien qu'elle ait fixé ses priorités à la Russie et à la Chine, elle a été contrainte de revenir dans la région en raison des conséquences de l'occupation israélienne de la Palestine. En d'autres termes, l'Amérique revient au Moyen-Orient non pas parce que sa propre stratégie l'exige, mais parce qu'elle suit la stratégie israélienne de guerre régionale.
Il semble que la tentative d'Israël de rétablir l'équilibre régional n'ait pas été empêchée par les États-Unis, et il est peu probable qu'elle le soit par l'Iran. Les assassinats de Haniyeh et de Nasrallah ont montré qu'il existe de profondes faiblesses en matière de renseignement et de sécurité sur le front iranien et du Hezbollah. Le Hezbollah a toujours la capacité d'infliger de lourdes pertes à Israël au Liban. Nous avons également constaté qu'un nombre considérable de missiles iraniens peuvent atteindre Israël. Toutefois, il est clair que la protection et le soutien militaires américains constituent un avantage indéniable pour Israël. D'une part, l'administration Biden s'efforce de définir les limites de la stratégie israélienne, mais d'autre part, elle est déterminée à empêcher les attaques contre Israël. Dans cette situation, il ne semble pas possible pour l'Iran de contrecarrer la stratégie israélienne et de ramener l'équilibre régional à la période d'avant le 7 octobre.
Le gouvernement Netanyahu considère la période précédant les élections présidentielles américaines comme une fenêtre d'opportunité critique pour convaincre Washington d'attaquer le programme nucléaire iranien. Toutefois, un mois avant les élections, ce n'est pas l'administration Biden, mais n'importe quelle administration américaine qui ne voudra pas entrer en guerre avec l'Iran. Biden, qui a soutenu inconditionnellement Israël au cours de l'année écoulée, résiste au scénario de la guerre. Si Trump arrive après l'élection, Netanyahu peut obtenir ce qu'il veut, mais il est connu qu'il ne veut pas de guerre et préfère traiter avec l'Iran. Une éventuelle administration Harris cherchera également à conclure un accord nucléaire. Depuis 20 ans, Netanyahu n'a pas réussi à convaincre l'Amérique d'entrer en guerre contre l'Iran, mais il a réussi à déclencher ce conflit. Washington soutient les efforts d'Israël pour modifier l'équilibre régional entre Israël et l'Iran, même si ce n'est que de manière superficielle, mais il ne permettra pas facilement à Israël de modifier le statu quo sur la question nucléaire.
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