ÉDITION:

De nouveaux mouvements au Moyen-Orient !

20:5830/07/2023, dimanche
Abdullah Muradoğlu

Le 27 juillet, Thomas L. Friedman a écrit dans le "New York Times" que le président américain Joe Biden envisageait un pacte majeur pour le Moyen-Orient. Selon Friedman, l'accord envisage l'établissement d'une relation diplomatique permanente et formelle entre Israël et l'Arabie Saoudite. À cette fin, Joe Biden a envoyé le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan à Djeddah pour rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman. Brett McGurk, l'envoyé spécial de Joe Biden pour le

Le 27 juillet,
Thomas L. Friedman
a écrit dans le
"New York Times"
que le président américain
Joe Biden
envisageait un pacte majeur pour le Moyen-Orient. Selon Friedman, l'accord envisage l'établissement d'une relation diplomatique permanente et formelle entre Israël et l'Arabie Saoudite. À cette fin, Joe Biden a envoyé le conseiller à la sécurité nationale
Jake Sullivan
à Djeddah pour rencontrer le prince héritier saoudien
Mohammed bin Salman.
Brett McGurk,
l'envoyé spécial de Joe Biden pour le Moyen-Orient, et
Amos Hochstein,
son conseiller principal pour l'énergie et les infrastructures, l'accompagnent lors de son voyage en Arabie saoudite, qui a débuté jeudi.

Le plan de Joe Biden prévoit de fournir à l'Arabie saoudite une garantie de sécurité globale ainsi qu'un accès à la technologie nucléaire. Selon M. Friedman, l'accord ne limiterait pas seulement les relations entre l'Arabie saoudite et la Chine, mais changerait également la donne entre le monde arabe et Israël, plus encore que les
"Accords de Camp David".
En 1978, après des jours de négociations secrètes sous les auspices des États-Unis, les Accords de Camp David ont été signés entre le président égyptien
Anouar el-Sadate
et le premier ministre israélien
Menachem Begin.
En contrepartie de cet accord, que les Palestiniens ont qualifié de "trahison", les États-Unis versent à l'Égypte 1,3 milliard de dollars par an.

Selon Friedman, pour que l'accord se concrétise, le gouvernement Netanyahou doit faire des concessions significatives aux Palestiniens. Or, le gouvernement Netanyahou cherche à annexer la Cisjordanie. L'administration Biden, quant à elle, est furieuse de la soi-disant réforme judiciaire de Netanyahou, qui a provoqué de graves convulsions politiques en Israël. Biden, qui a reçu le président israélien
Isaac Herzog
à la Maison Blanche, n'a pas invité M. Netanyahou, bien que celui-ci soit devenu Premier ministre en décembre. Selon les informations diffusées par les médias américains, les Israéliens affirment que Netanyahou pourrait rencontrer Biden à la Maison Blanche dans le courant de l'année. Toutefois, les détails de cette rencontre restent flous. Rappelons que Netanyahou s'est très bien entendu avec l'ancien président américain
Donald Trump.

Les Saoudiens, qui s'entendent mieux aussi avec Trump, traversent une période de froid avec Biden. Selon les experts, c'est l'une des raisons du rapprochement de Riyad avec la Chine. De même, en mars, la Chine a joué un rôle de médiateur dans le rétablissement des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran, ce qui a déstabilisé les États-Unis. Pékin vient d'annoncer qu'elle pourrait jouer un rôle de médiateur entre Israël et la Palestine. Le calendrier du plan de Biden concernant Israël et l'Arabie est très significatif à cet égard. Il semble ainsi que l'administration Biden soit disposée à prendre des mesures sur de nombreuses questions que les Saoudiens avaient déjà réclamées, mais pour lesquelles ils n'avaient pas obtenu de réponse favorable.


Les États-Unis veulent comprimer la Chine dans un espace étroit. Pékin, de son côté, tente de sortir du piège américain par des initiatives diplomatiques visant à étendre sa sphère d'influence. Les initiatives de médiation de la Chine, qui tire près de la moitié de son approvisionnement en pétrole du Moyen-Orient, mettent les États-Unis mal à l'aise.


Le déplacement de l'attention des États-Unis du Moyen-Orient vers l'Asie-Pacifique à cause de la "Chine" perturbe également Israël. D'un autre côté donc, Israël considère que l'arrivée de la Chine au Moyen-Orient est positive à certains égards. En juin, selon un rapport du site d'information "
Axios
", Netanyahou a donné une séance d'information secrète aux députés des commissions des affaires étrangères et de la défense du parlement israélien. Selon le rapport, les députés ont interrogé Netanyahu sur l'implication de Pékin dans l'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran et sur ce que signifie pour Israël le fait que la Chine tente de jouer un rôle plus actif dans la région. Netanyahu a répondu quant à lui que l'implication de la Chine au Moyen-Orient pourrait avoir des conséquences bénéfiques pour Israël et obliger les États-Unis à rester dans la région.

Les Etats-Unis, qui mènent une
"guerre technologique"
contre la Chine dans le cadre de la
"nouvelle guerre froide"
, sont bien sûr troublés par la coopération technologique entre Israël et la Chine. On sait que l'administration Biden a averti Israël d'éviter de coopérer avec la Chine dans des domaines sensibles pour les États-Unis. Même si Israël a ralenti la coopération dans certains domaines, celle-ci se poursuit dans les secteurs du commerce, de la santé et de l'innovation.

Par ailleurs, la réunion annuelle du
"Comité conjoint Chine-Israël pour la coopération en matière d'innovation"
se tiendra à Pékin vers la fin de l'année. Pékin a invité Netanyahu à cette réunion. Selon les faucons anti-Chine aux États-Unis, la visite de Netanyahu à Pékin est un coup de poing dans l'œil de l'Amérique. Il n'est pas encore certain que Netanyahu se rendra à Pékin.
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