
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti mardi que les attaques visant des navires commerciaux et civils en mer Noire ne profitent à personne, en référence aux récents incidents liés à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
S’exprimant lors de la 16ᵉ Conférence des ambassadeurs à Ankara, Erdogan a déclaré que ces attaques constituent une menace sérieuse pour la sécurité de la navigation dans la région. Il a précisé que la Türkiye avait adressé des avertissements clairs aux deux parties au conflit.
La Türkiye avait déjà jugé inacceptables les attaques contre des navires se trouvant dans sa zone économique exclusive.
Concernant Gaza, il a déclaré que le cessez-le-feu s’est globalement maintenu grâce à la retenue du Hamas, insistant sur l’importance de préserver cette trêve et de garantir un accès humanitaire sans entrave. Il a rappelé que la Türkiye a acheminé plus de 103 000 tonnes d’aide humanitaire vers Gaza, malgré les restrictions imposées, et a appelé au lancement immédiat de la reconstruction du territoire.
Abordant la guerre russo-ukrainienne, Erdogan a mis en avant le rôle de médiateur joué par la Türkiye, notamment en réunissant les deux parties à Istanbul et en lançant des initiatives telles que l’accord sur les céréales en mer Noire et les échanges de prisonniers, qui ont permis des avancées humanitaires concrètes.
Concernant les actions israéliennes en Syrie, il a affirmé qu’Israël constitue actuellement le principal obstacle à une sécurité et une stabilité durables dans ce pays, ravagé par la guerre, où une nouvelle administration est arrivée au pouvoir il y a un an après la chute de Bachar al-Assad.
Revenant sur la guerre civile syrienne, Erdogan a évoqué plus de 600 000 morts, des actes de torture systématiques, notamment dans la prison tristement célèbre de Sednaya, ainsi que le déplacement de millions de personnes.
Il a indiqué que 580 000 réfugiés syriens vivant en Türkiye sont déjà rentrés dans leur pays, ajoutant que les retours volontaires et dignes devraient s’intensifier à mesure que la stabilité progresse.
Il a également dénoncé le silence de la majorité des pays face à près de 14 années d’attaques contre les civils.
La Türkiye appelle à la mise en œuvre de l’accord signé le 10 mars avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), avertissant qu’un refus de l’appliquer pourrait déboucher sur une nouvelle crise.
Sur le Caucase du Sud, Erdogan a indiqué que la Türkiye poursuit le dialogue avec Bakou et progresse dans le processus de normalisation avec Erevan, affirmant que l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont proches de la signature d’un accord de paix.
Il a enfin souligné le rayonnement international croissant de la Türkiye, mettant en avant le rôle des communautés turcophones et des anciens étudiants turcs à l’étranger dans les domaines politique, économique et diplomatique. Ankara, a-t-il assuré, continuera de tirer parti de ces opportunités historiques.
Pour conclure, Erdogan a estimé que les développements récents ont aggravé les crises humanitaires, les inégalités mondiales, les guerres et l’instabilité, plutôt que d’y apporter des solutions. Il a rappelé les ravages causés par les deux guerres mondiales, l’Holocauste, ainsi que l’incapacité de la communauté internationale à prévenir des tragédies telles que le génocide rwandais, les massacres en Bosnie et les conflits en Irak, au Myanmar, en Somalie et en Afrique centrale.









