Il y a quelques jours, un hacktiviste français a lancé un avertissement au réseau Telegram face aux dérives qui s’y trouvent. Il a demandé que ce réseau soit temporairement suspendu et que les autorités enquêtent sur les différents contenus que ce groupe de hackers dénonce depuis des mois.
Il a fait une annonce choc : si les autorités ne font pas le nécessaire rapidement, ces femmes et hommes de l’ombre vont lancer une attaque sans précèdent pour stopper radicalement le réseau Telegram !
Ils sont nombreux à travers la France, mais aussi dans le monde, et communiquent entre eux via des réseaux privés.
Leur objectif est de signaler les pages, de démonter les trafics avec des méthodes bien à eux qu'ils ne souhaitent pas divulguer afin de ne pas donner des éléments à leurs adversaires. La problématique est qu’en deux heures, les individus remontent leur groupe avec les mêmes comptes.
Les hackers ont pour principe d’appeler les victimes pour leur conseiller d'effectuer des dépôts de plainte mais malheureusement, les individus agissent tellement rapidement qu’ils n’ont souvent pas le temps de contacter les victimes.
Lorsque ces justiciers de l’ombre sont débordés par l’ampleur de la tâche, ils demandent de l’aide au gouvernement dans un premier temps:
Au final, c’est à lui de prendre les premières mesures.
Mais cod3rwhite_hat fait part de sa frustration car il aurait constaté que lorsque les hackers collaborent avec les autorités, comme pour l’affaire Yubo (voir ci-dessous), les délais d’exécutions et d’enquêtes prennent des mois. Un délai inacceptable pour le hacktiviste au vu de l'ampleur de l'urgence dans certaines situations.
Une des affaires dénoncées par cod3rwhite_hat concerne le réseau Yubo, le "Tinder des ados". Un site de rencontres pour adolescents sur lequel l'hacktiviste a enquêté. Il a constaté avec effroi que des jeunes filles, pour la plupart mineures, étaient victimes de chantage.
Ils demandaient également d’autres vidéos ou photos sous la menace d’envoyer les éléments à des proches ou de les publier sur les réseaux sociaux. Sous chaque profil, le pédophile pouvait payer une certaine somme pour avoir accès à des renseignements sur la victime. Comme par exemple, les réseaux sociaux, le numéro de téléphone, l’adresse personnelle ou l’établissement scolaire.
L’application française Yubo se trouve actuellement dans une situation délicate suite à la révélation d’un trafic de vidéos d’adolescentes dénudées par le média d’enquête Vakita.
Le réseau Telegram a déjà fait l’objet d’une suspension totale. En avril dernier, la justice brésilienne a ordonné la suspension de la messagerie instantanée dans tout le pays. Le motif invoqué était que le réseau n’avait pas fourni aux autorités, les données concernant des groupes néonazis très actifs. Ces derniers menaçaient de s’en prendre à des concitoyens.
Les hacktivistes attendent la même chose en France et en urgence.
Sarah Frikh