- 25.11.2024, Pazartesi
- 06:28
Il y a une tradition constitutionnelle qui veut au Bénin que le président de la République s’adresse aux députés à quelques jours de la fin d’une année civile. Ce 21 décembre 2023, lors de cet exercice, Patrice Talon a demandé aux présidents de la transition du Niger, du Mali et du Burkina Faso d’exprimer clairement leurs intentions et leurs attentes vis-à-vis de la communauté internationale.
La diffusion des informations relatives à la création de l’Alliance des Etats du Sahel par le Burkina Faso, le Mali et le Niger pousse les dirigeants de la sous-région à sortir de leur réserve. Dans un discours sur l’état de la nation béninoise, Patrice Talon a dû ouvrir une fenêtre sur l’international.
La crise née après le renversement du régime de Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023 au Niger a de sérieuses répercussions sur le Bénin. Fort de cela, le président béninois dit de ne guère se réjouir des sanctions imposées à son voisin du nord-est.
"Le Bénin n’a jamais voulu ni souhaité que les sanctions imposées par les instances communautaires ou internationales aient pour effet de compliquer le quotidien des populations, de leur rendre la vie encore plus difficile"
, martèle-t-il.
Plus global…
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Ce qui est désormais un secret de polichinelle est que le peuple nigérien souffre des sanctions de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Patrice Talon se veut compatissant aux douleurs du peuple. C’est la raison pour laquelle, il lance depuis Porto-Novo, la capitale du Bénin cet appel :
"Nous sommes convaincus qu’il y a un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point, voire prendre acte. Mais prendre acte requiert que nos interlocuteurs jouent leur partition en rassurant, en exprimant clairement leurs intentions, mais aussi leurs attentes vis-à-vis de la communauté internationale."
En d’autres termes, il profite du cas du Niger pour généraliser en demandant de façon voilée au Colonel Assimi Goïta du Mali, au Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et au Général Abdouramane Tiani du Niger de clarifier leur position. Avec l’annonce de la création de l’Alliance des Etats du Sahel, il y a désormais une ambiguïté.
Or, il est pressé de relancer la coopération avec ses voisins.
"C’est cette même logique qui me pousse à exprimer aujourd’hui notre volonté de voir se rétablir rapidement les relations entre le Bénin et les pays où des coups d’Etat sont intervenus pour remettre en cause les processus démocratiques."
Cette déclaration en dit long. Mais Patrice Talon veut-il transgresser la dernière décision de la CEDEAO qui a suspendu le Niger de toutes ses instances ? Grosse interrogation.
Par Romuald Vissoh
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