Si l'on pouvait encore en douter avant le coup d'envoi, le Parc n'en veut pas à Kylian Mbappé. En tout cas pas au point de le siffler. Et sa belle performance du soir confirme ce qui s'impose depuis le départ de Leo Messi et Neymar: s'il y a un prince au Parc, c'est bien lui.
Très applaudi par les spectateurs lorsqu'ils ont appris sa titularisation une heure avant le coup d'envoi, Mbappé a entendu son nom scandé bruyamment lors de la présentation des équipes.
Dès sa première prise de balle, une ovation, puis des frissons ont parcouru les travées du stade, qui sentait bien que le Bondynois voulait marquer son retour sur cette pelouse de son sceau.
Il y est parvenu en deuxième période, au bout d'un joli une-deux avec son nouveau partenaire du côté gauche, Lucas Hernandez. Après une remise idéale dans la course de l'arrière-gauche, il a repris son centre d'une frappe pure, puissante à l'entrée de la surface de réparation (52e), donnant une marge confortable au club parisien (2-0).
Une frappe à bout portant déviée par deux lensois lui a même permis d'inscrire un deuxième but (90e+1) avec un peu de chance.
Mais il la méritait sans doute, pour avoir été un danger toute la soirée.
Le joueur de 24 ans avait déjà attiré la lumière du Parc des Princes par ses fulgurances balle au pied, comme lors de cette première incursion dans la surface de réparation (5e), ou encore quand il est passé entre ses deux chiens de garde de la soirée, Przemyslaw Frankowski et Jonathan Gradit, avant de glisser.
Pas cette fois. L'arrière-garde lensoise a souvent été dépassée par la vitesse du meilleur buteur du dernier Mondial. Au bout d'une contre-attaque menée avec son compère Ousmane Dembélé, "Kyk's" a buté sur Brice Samba (30e). Il s'agissait alors de la première combinaison de la soirée entre les deux joueurs dont la complicité dépasse les terrains de foot.
Une deuxième étincelle a jailli de leurs crampons dans la foulée, quand Dembélé a servi une nouvelle fois le N.7, dont la volée a été contrée par un joueur lensois sur sa ligne, alors que Samba était cette fois battue (32e). Maîtrisé, le geste rappelait le ciseau magnifique qui avait permis aux Bleus d'égaliser à 2-2 en finale de Coupe du monde contre l'Argentine.
Déchaîné après son but, Mbappé est encore entré dans la surface de réparation des Sang et or, parvenant à se créer une fenêtre de tir dans une multitude de jambes lensoises, mais a dévissé sa frappe.
A l'issue d'une attaque rapide de toute beauté, il a une nouvelle fois obligé Samba à une parade, sous les applaudissements de Luis Enrique.
L'entraîneur parisien, qui pouvait compter pour la première fois sur Mbappé en tant que titulaire, avait d'ailleurs innové: quand le PSG avait le ballon, le Parisien a souvent quitté son aile gauche pour venir dans le cœur du jeu, près de Marco Asensio. Lors de ces phases de jeu offensives, c'est Vitinha qui était alors ailier gauche.
Outre la stratégie, Mbappé a paru très impliqué même lorsque le ballon n'était pas à ses pieds, rejoignant tout de suite Asensio afin de célébrer avec lui l'ouverture du score, comme pour vouloir s'inscrire absolument dans la joie collective parisienne.
Il s'inscrit en tout cas dans le futur proche du club, après avoir pourtant été mis à l'écart quand il ne voulait pas prolonger son contrat qui expire en juin 2024, froissant la direction du club, qui ne veut pas le laisser partir libre l'an prochain.
Bien malin celui qui est capable de dire où Mbappé sera dans un an, mais ce soir était celui de son retour.