C'est l'équivalent d'un terrain de football d'arbres tropicaux que l'on a abattus ou brûlés toutes les cinq secondes, de nuit comme de jour l'an dernier une surface détruite de 10% supérieure à celle de 2021, conclut le World Resources Institute (WRI) ou Institut des ressources mondiales basé à Washington.
Le pays le plus touché est le Brésil, avec une surface détruite qui représente 43% des pertes mondiales, devant la République démocratique du Congo (13%) et la Bolivie (9%).
Ainsi, l'accélération de la destruction forestière se poursuit inexorablement et ce, malgré les engagements pris lors de la COP26 à Glasgow en 2021 par les principaux dirigeants du monde. Mme Weisse a souligné:
Depuis le début de notre siècle, nous avons assisté à une hémorragie de certains des systèmes écoforestiers les plus importants de la planète, malgré des années d'efforts pour inverser la tendance.
A l'échelle de la planète, la végétation et les sols absorbent à eux seuls près de 30% des émissions carbones depuis 1960, mais celles-ci ont augmenté de moitié.
Quelque 1,6 milliard de personnes, dont près de la moitié appartiennent à des populations autochtones, dépendent directement des ressources forestières pour vivre.
Sous l'ère Bolsonaro, l'administration brésilienne a fermé les yeux sur la déforestation illégale, affaibli les droits des autochtones et démantelé la politique environnementale du pays.
Son successeur, le président Luiz Inacio Lula da Silva, investi en janvier, s'est engagé à mettre fin à la destruction de l'Amazonie brésilienne d'ici à 2030. Les experts estiment cependant qu'il devra relever de nombreux défis pour y parvenir.
Les scientifiques craignent en effet que le bassin amazonien, malmené par le changement climatique et la déforestation, se transforme à terme en savane. Une transition qui aurait pour conséquence de dérégler profondément les conditions météorologiques de l'Amérique du Sud et du reste de la planète.
En République démocratique du Congo, plus d'un demi-million d'hectares de forêts ont été détruits en 2022, selon le rapport. Principalement à cause de l'agriculture et de la production de charbon de bois vital pour les foyers, dont 80% n'ont pas d'électricité.
Sur la troisième marche du classement, la Bolivie n'a pas réussi à réduire le rythme de sa déforestation qui a augmenté de 32% par rapport à 2021, le rapport indique:
La majorité des pertes s'est produite dans des zones protégées, qui couvrent les dernières parcelles de forêt primaire du pays.
La production de cacao, l'extraction d'or et les incendies en sont les principales raisons, selon les chercheurs.
Dans le top 10 du classement de 2022 figurent ensuite le Pérou (3,9% de la déforestation mondiale), la Colombie (3,1%), le Laos (2,3%), le Cameroun (1,9%), la Papouasie-Nouvelle-Guinée (1,8%) et la Malaisie (1,7%).