Italie: Le G7 discute de stratégie face au changement climatique

12:4829/04/2024, Pazartesi
AFP
Les drapeaux nationaux des pays du G7 sont accrochés à l'entrée de la Reggia Reale (le Palais de Venaria), qui accueille le sommet G7 sur le climat, l'énergie et l'environnement, près de Turin, le 29 avril 2024.
Crédit Photo : Marco BERTORELLO / AFP
Les drapeaux nationaux des pays du G7 sont accrochés à l'entrée de la Reggia Reale (le Palais de Venaria), qui accueille le sommet G7 sur le climat, l'énergie et l'environnement, près de Turin, le 29 avril 2024.

Les ministres du G7 se réunissent lundi à Turin pour discuter de l'environnement et de la stratégie à adopter face au changement climatique. Les experts exhortent ces grands pays industrialisés à utiliser leur influence, leur richesse et leur technologie pour éliminer progressivement l'utilisation des énergies fossiles.

Cette ville du nord de l'Italie accueille ainsi la première grande réunion politique sur le climat depuis la COP28 qui s'est tenue en décembre à Dubaï, où le monde s'est engagé à abandonner progressivement le charbon, le gaz et le pétrole.


Cependant, un nouveau rapport indique que le G7 est loin d'atteindre ses objectifs dans ce domaine. L'Italie, qui préside le G7 cette année, souhaite que Turin serve de
"lien stratégique"
entre la COP28 et la COP29 prévue en novembre en Azerbaïdjan.

Le ministre italien de l'Environnement et de l'Énergie, Gilberto Pichetto Fratin, a déclaré que l'objectif était de rendre les engagements pris lors de la COP28 pratiques, réels et concrets.

Face aux défis posés par le changement climatique, l'Italie, vulnérable aux incendies et aux sécheresses, place la biodiversité, les écosystèmes et le réchauffement des mers en tête de son agenda.


Des délégations de Dubaï et d'Azerbaïdjan ainsi que du Brésil, qui préside le G20 cette année, seront présentes à la réunion.


Invitation de l'Afrique


Les ministres du G7, composé outre de l'Italie, du Canada, de la France, de l'Allemagne, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis, auront quatre sessions de travail sur deux jours au Palais de la Venaria, datant du XVIIe siècle.

Les défenseurs de l'environnement attendent de savoir si les ministres ont l'intention de concrétiser leurs engagements, tels que l'accord de Dubaï sur le doublement des taux d'efficacité énergétique et le triplement des capacités en énergies renouvelables d'ici 2030.


Seront également abordés des thèmes tels que la nécessité de diversifier les sources d'approvisionnement en matériaux clés pour les systèmes d'énergies renouvelables, ainsi que la réutilisation des minerais afin de réduire la dépendance à l'égard de la Chine, qui domine le secteur des technologies vertes.


Selon Rome, les discussions avec les délégations africaines invitées à Turin porteront notamment sur les terres rares et les énergies renouvelables.


Ottawa, Paris, Berlin et Londres, qui font pression pour l'adoption d'un traité visant à réduire la pollution plastique, chercheront à rallier Washington et Tokyo, plus réticents.

Les militants écologistes espèrent également une augmentation de l'aide aux pays en développement pour décarboner leur production industrielle, notamment dans les secteurs de l'acier et du ciment.


Il pourrait également y avoir de nouveaux engagements en faveur de la création de fonds destinés à l'adaptation au changement climatique.


L'impact du G7


Ensemble, les pays du G7 représentent 38% de l'économie mondiale et sont responsables de 21% des émissions de gaz à effet de serre, selon des chiffres de l'Institut d'analyse du climat pour 2021.

Aucun de ses pays membres n'est en voie de respecter les objectifs de réduction des émissions pour 2030, selon un rapport de cet institut publié la semaine dernière, qui estime que les réductions seront
"au mieux à moitié de ce qui est nécessaire".

Le gouvernement de Joe Biden a annoncé jeudi l'imposition de limites très strictes aux émissions de CO2 des centrales à charbon à partir de 2032, dans le but d'aider les États-Unis à respecter leurs engagements climatiques.

La France plaidera en faveur de l'abandon du charbon d'ici 2030 lors du G7, mais le Japon est réticent à fixer une date-butoir.


Quant à l'Allemagne, premier émetteur de gaz à effet de serre en Europe, elle hésite à renoncer au gaz, tout comme l'Italie.


La Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni a exprimé à plusieurs reprises son souhait de faire de l'Italie un hub gazier pour toute l'Europe, en exploitant de nouveaux fournisseurs en Méditerranée et en Afrique, ainsi qu'en développant les infrastructures gazières.


Luca Bergamaschi, fondateur du groupe de réflexion sur le climat ECCO, remet en question l'importance du gaz pour la sécurité énergétique de la péninsule, tout en critiquant l'intérêt porté aux nouvelles technologies telles que la fusion nucléaire.


Les décisions prises lors du G7 ont un impact majeur sur les marchés et sur les attentes des investisseurs. La conduite de l'Italie à Turin sera donc scrutée de près.


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