Finance climatique: avant la COP29, un brouillon d'accord dévoile les positions des différents blocs

15:2831/08/2024, samedi
MAJ: 31/08/2024, samedi
AFP
Le président azerbaïdjanais de la COP29, Mukhtar Babayev, le président des Émirats arabes unis de la COP28, Sultan al-Jaber, le roi Charles III de Grande-Bretagne, représentant de la COP30, et la secrétaire nationale brésilienne au changement climatique, Ana Toni, à Clarence House, à Londres, le 26 juillet 2024.
Crédit Photo : Yui Mok / AFP
Le président azerbaïdjanais de la COP29, Mukhtar Babayev, le président des Émirats arabes unis de la COP28, Sultan al-Jaber, le roi Charles III de Grande-Bretagne, représentant de la COP30, et la secrétaire nationale brésilienne au changement climatique, Ana Toni, à Clarence House, à Londres, le 26 juillet 2024.

Un brouillon d'accord sur l'objectif de finance climatique qui doit être adopté en novembre à la COP29 de Bakou a été publié jeudi par l'ONU climat, dévoilant à grand trait les positions contradictoires des principaux blocs de pays.

Ce document, est une base de travail des négociations qui doivent aboutir à la COP29, sous présidence de l'Azerbaïdjan.


L'objectif en discussions (le "New collective quantified goal", NCQG, dans le jargon onusien) doit remplacer l'engagement actuel d'aide climatique des pays développés, tenus de fournir 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2025 aux pays en développement.


Le document recense sept options, encore incomplètes, qui synthétisent les positions antagonistes des blocs.

Pour le groupe arabe, les pays développés doivent s'engager, pour la période 2025-2029, à fournir au minimum 441 milliards de dollars par an de subventions, afin de mobiliser, en ajoutant les prêts et financement privés, un total de 1.100 milliards.


Le groupe africain met lui sur la table un objectif annuel de 1.300 milliards de dollars annuel.


Depuis plusieurs mois, les pays donateurs (établis en 1992 à Rio: Etats-Unis, Union européenne, Japon, Grande-Bretagne, Canada, Suisse, Türkiye, Norvège, Islande, Nouvelle-Zélande et Australie) font savoir que ces montants sont irréalistes pour leur finances publiques.


Arguant ne représenter plus que 30% des émissions historiques, ils réclament d'élargir la base des donateurs, en particulier à la Chine et aux pays du Golfe qui ne veulent pas en entendre parler.

Dans le document, le Canada propose que le nouvel objectif soit rempli par les pays définis à Rio ainsi que par ceux
"qui ont un Revenu national brut supérieur (RNB) à 52.000 dollars par habitant ou sont dans le top 10 des pays émetteurs de gaz à effet de serre cumulés avec un RNB de 20.000 dollars par habitants".

L'Union européenne, tout en affirmant que les
"pays développés continuent d'avoir le rôle de chef de file dans la mobilisation du financement"
climatique
"à partir d'un large éventail de sources"
, écrivent que le nouvel objectif
"ne peut être atteint que si les pays ayant de hautes émissions de GES (gaz à effet de serre NDLR) et de fortes capacités économiques se joignent à l'effort".

Sans donner de chiffre, l'UE écrit que tous les
"flux d'investissements mondiaux"
, publics et privés, mis bout à bout doivent atteindre au moins 1.000 milliard par an d'ici 2035, sans préciser la part d'aide qui reviendrait aux pays riches. Une formulation proche de celle des Etats-Unis.

"Il ne reste plus que 73 jours avant le début de la COP29 et les parties doivent accélérer leur engagement sur cette priorité de négociation afin de parvenir à un consensus"
, a réagi Moukhtar Babaïev, ministre azerbaïdjanais de l’Ecologie et des Ressources naturelles qui préside cette 29e Conférence climat de l'ONU.

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