L'objectif de cet impôt qui serait prélevé à l'entrée du centre de Manhattan, l'un des cinq arrondissements new-yorkais, est triple: désengorger les grandes avenues qui irriguent l'île du nord au sud, améliorer la qualité de l'air de la Grosse Pomme et renflouer financièrement le réseau du métro en piteux état.
Près de neuf millions d'âmes peuplent la ville de New York, auxquelles s'ajoutent les millions d'habitants des comtés des banlieues au nord et à l'est et du New Jersey, de l'autre côté du fleuve Hudson.
Ce péage urbain de 17 à 23 dollars par jour, à l'entrée de la 60e rue de Manhattan - sachant qu'il en existe déjà sur toutes les autoroutes qui ceinturent la mégapole - doit entrer en vigueur au printemps 2024, mais il est vivement contesté.
Face à la grogne, des responsables officiels ont proposé des tarifs aménagés pour les plus faibles revenus, dans une ville déjà frappée par une inflation galopante.
Des responsables new-yorkais citent des études environnementales faites à Londres, laquelle a depuis longtemps un péage urbain: les émissions polluantes y auraient chuté de 20%.
D'autant que la MTA qui gère le métro, au réseau tentaculaire, mais à l'infrastructure en mauvais état, a évalué à un milliard de dollars par an la manne qu'elle pourrait tirer du péage urbain.
Mais la municipalité et son assemblée législative ne se sont mises d'accord qu'en 2019 sous le mandat du maire très à gauche de l'époque, Bill de Blasio, prédécesseur de l'édile actuel Eric Adams, un ancien capitaine de police à poigne.
Le gouvernement fédéral a accordé son feu vert en juin pour une mise en place au printemps prochain dans une ville classée plutôt à gauche et aux préoccupations sociales et environnementales.
Mais le New Jersey, État frontalier populaire et banlieue dortoir de Manhattan, conteste devant la justice ce futur nouveau péage urbain, estimant qu'il pèsera sur les professionnels qui empruntent tous les jours les ponts et tunnels déjà payants pour traverser le fleuve Hudson.
Il n'empêche que la gouverneure de l'État de New York, la démocrate Kathy Hochul, s'est engagée à ce que la taxe contre les embouteillages et la pollution soit une réalité au printemps.