Washington réaffirme son opposition à une offensive israélienne à Rafah

La rédaction
10:147/05/2024, Tuesday
MAJ: 7/05/2024, Tuesday
AFP
Le président des États-Unis, Joe Biden.
Crédit Photo : ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP
Le président des États-Unis, Joe Biden.

Joe Biden a mis en garde lundi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu contre une offensive terrestre à Rafah, alors qu'Israël a lancé un assaut d'ampleur dans cette ville du sud de la bande de Gaza.

Dans le même temps, les États-Unis, qui disent faire pression en faveur d'un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, ont dit
"examiner"
la réponse du groupe de résistance palestinien qui a accepté une proposition de trêve à Gaza, le directeur de la CIA Bill Burns négociant en personne dans la région à ce sujet.

"Je peux confirmer que le Hamas a émis une réponse. Nous sommes en train d'examiner cette réponse et d'en discuter avec nos partenaires dans la région"
, a déclaré à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d'État, tout en refusant de la qualifier.

Le président américain a "
réitéré sa position claire"
à Benyamin Netanyahu à propos de Rafah, lors d'un appel téléphonique lundi matin, a indiqué la Maison Blanche.

Le département d'État tout comme la Maison Blanche ont dans la foulée multiplié les mises en garde à Israël, qui n'en a pas moins maintenu lundi soir son appel aux habitants des quartiers Est de Rafah à évacuer la zone, en prélude à une
"opération terrestre"
. L'armée d'occupation israélienne y a mené lundi soir d'intenses bombardements, selon l'AFP.

Le porte-parole du département d'État a cependant déclaré:


Nous n'avons pas vu de plan humanitaire crédible et applicable.

"Une opération militaire à Rafah en ce moment même accroîtrait considérablement les souffrances du peuple palestinien"
, a-t-il ajouté, répétant que les États-Unis étaient
"contre".

Visite de l'allié jordanien


M. Biden avait déjà déclaré au Premier ministre israélien en avril qu'une invasion de Rafah serait une
"erreur"
sans un plan crédible pour protéger les civils.

Avec la guerre, Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, est transformée en un gigantesque camp de réfugiés abritant, selon l'ONU, 1,2 million de Palestiniens, soit la moitié de la population du territoire, pour la plupart des déplacés.


En dépit des condamnations internationales, le Premier ministre israélien a lancé cette offensive.


Lors de l'appel téléphonique, M. Netanyahu aurait
"accepté de veiller à ce que le point de passage de Kerem Shalom soit ouvert à l'aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin",
a indiqué la Maison Blanche.

Israël a imposé un blocus total à ce point de passage de la frontière avec Gaza.


Peu après l'entretien téléphonique, le président américain a reçu à la Maison Blanche le roi Abdallah II de Jordanie qui a aussi mis en garde contre
"un nouveau massacre"
à Rafah.

Cet allié clé de Washington a aussi déclaré que
"la communauté internationale devait prendre des mesures urgentes pour empêcher une nouvelle catastrophe à Gaza"
, selon un communiqué de l'ambassade du royaume aux États-Unis.

La réunion s'est déroulée à huis-clos.


Soutien militaire à Israël


Reste en suspens la question de la réaction des États-Unis, principal fournisseur d'armes à Israël, si M. Netanyahu poursuit cette offensive meurtrière à Rafah.

Le président américain a averti qu'il serait, le cas échéant, amené à
"modifier"
sa politique vis-à-vis d'Israël, mais sans préciser comment.

Il avait lancé cet avertissement après la frappe israélienne, le 1er avril, ayant visé un convoi de l'ONG américaine World Central Kitchen à Gaza, tuant sept travailleurs humanitaires.


Joe Biden, en pleine campagne pour sa réélection à la Maison Blanche, est critiqué pour son soutien inconditionnel à Israël. Il est aussi confronté à une vague de protestation d'étudiants opposés à la guerre destructrice que mène l'armée israélienne contre les civils à Gaza. 

Près de 90 parlementaires dans les rangs des démocrates américains l'ont exhorté à envisager d'interrompre ses ventes d'armes à Israël si le gouvernement israélien ne changeait pas sa manière de conduire la guerre contre Gaza.


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