Crédit Photo : Manan VATSYAYANA / AFP
L'arrestation de Nguyen Chi Tuyen, un opposant actif sur les réseaux sociaux, et Nguyen Vu Binh, un ancien journaliste qui a passé des années en prison, a eu lieu le jeudi 29 février dans la capitale.
Trois militants vietnamiens de premier plan, critiques du régime communiste, ont été arrêtés ces derniers jours, a dénoncé mercredi Human Rights Watch, en pleine campagne de Hanoï pour conserver son siège au Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
"Ces trois activistes ne sont coupables de rien sauf d'exercer leurs droits basiques de liberté d'expression",
a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint pour l'Asie de l'ONG, cité dans le communiqué.
L'arrestation de Nguyen Chi Tuyen, un opposant actif sur les réseaux sociaux, et Nguyen Vu Binh, un ancien journaliste qui a passé des années en prison, a eu lieu le jeudi 29 février dans la capitale Hanoï, a relevé le groupe. Hoang Viet Khanh a été appréhendé le lendemain, dans la province de Lam Dong (sud).
Ils sont tous les trois accusés d'avoir mené une opération de propagande contre l'État, d'après Human Rights Watch.
Les autorités vietnamiennes n'ont confirmé aucune de ces arrestations.
Les critiques du parti unique font face à une répression de plus en plus sévère, et risquent la prison au terme d'une procédure judiciaire biaisée, selon HRW, qui a recensé des cas de torture policière pour arracher des confessions.
Nguyen Chi Tuyen, 49 ans, a contribué à la création d'un groupe citoyen dénonçant les revendications territoriales de la Chine en mer de Chine méridionale, un sujet de tensions entre Pékin et Hanoï. Une de ses chaînes YouTube compte 1.600 vidéos et 98.000 abonnés.
Nguyen Vu Binh, 55 ans, a travaillé durant presque dix ans dans le journal officiel du Parti communiste vietnamien, avant de vouloir lancer un mouvement politique indépendant. Il a été condamné à sept ans de prison pour espionnage en 2003.
Enfin, Hoang Viet Khanh, 41 ans, est un journaliste citoyen qui a notamment soutenu publiquement des prisonniers politiques. Un média d'État vietnamien a fait état de son arrestation.
Par ailleurs, le Vietnam a déclaré mercredi deux groupes politiques opérant depuis les États-Unis comme
"organisations terroristes",
les accusant d'être impliqués dans des attaques à l'arme à feu qui ont tué neuf personnes dans les Hauts plateaux du Centre l'année dernière.
Il s'agit du Montagnard Support Group Inc (MSGI) et du Montagnard Stand for Justice (MSFJ).
Le ministère de la sécurité publique accuse le MSGI d'avoir recruté des membres au Vietnam, incité à des manifestations et à des émeutes armées, donné de l'argent et des armes et dirigé des attaques terroristes pour tenter de créer un
dans les Hauts plateaux du Centre.
Les Dega sont l'un des groupes ethniques minoritaires des Hauts plateaux du Centre du Vietnam, une région qui a longtemps été un foyer de mécontentement concernant les droits fonciers.
Le ministère accuse également le MSFJ d'avoir mené des attaques terroristes pour établir un
dans les Hauts plateaux du Centre.
Près de 100 personnes sont emprisonnées pour terrorisme au Vietnam, ce qui est passible de la peine de mort, suite aux attaques par balle contre des bâtiments de la police l'année dernière.
Il y a actuellement 175 militants emprisonnés au Vietnam, selon un groupe local de défense des droits humains, The 88 Project.
Ce groupe avait dévoilé la semaine dernière une directive secrète des autorités assimilant le commerce et la coopération internationaux à une menace pour la sécurité nationale.
Ces révélations étaient intervenues plusieurs jours après que le ministre vietnamien des Affaires étrangères a défendu à Genève la réélection du Vietnam comme membre du Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour la période 2026-2028.
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