Alors que les inondations meurtrières qui ont ravagé en septembre la ville de Derna, dans l'est Libyen, sont encore dans tous les esprits, Zliten, située à 160 km de la capitale Tripoli, et sa campagne voient depuis deux mois le sol dégorger et l'eau des nappes phréatiques ne cesse de monter.
Mohamed Ali Dioub, propriétaire d'une ferme à environ quatre kilomètres du centre de Zliten, a déploré:
L'eau a commencé à apparaître il y a deux mois et continue de monter jusqu'à submerger notre puits. Tous mes arbres fruitiers, pommiers, abricotiers, grenadiers, sont morts.
Des familles, craignant que la situation ne s'aggrave, quittent leurs maisons remplies d'eau qui se sont par endroit affaissées, avec des murs lézardés ou carrément effondrés.
De plus, les eaux stagnantes et la boue dans les rues et les palmeraies ont attiré les moustiques et dégagent des odeurs nauséabondes.
Les autorités, qui craignent une crise environnementale ou des dégâts dans les maisons mettant leurs habitants en péril, se sont mobilisées.
Il a enjoint les ministres concernés à prendre les mesures nécessaires pour indemniser ou reloger les familles touchées.
Plusieurs institutions étatiques, dont l'autorité gérant la Grande rivière Artificielle qui irrigue une grande partie de la Libye, la compagnie générale de l'électricité et la compagnie des Eaux, sont mobilisées.
Le Centre national de lutte contre les maladies a dépêché sur place des équipes d'urgentistes, des équipements et des pesticides pour contenir le problème des moustiques.
Zliten, une ville côtière entourée d'une zone qui autrefois était gagnée par les marais salants, abrite l'université al-Asmariya, l'un des plus importants et prestigieux sanctuaires soufis de Libye.
Mais elle est surtout connue pour ses palmeraies et ses oliveraies, qui produisent une des huiles les plus prisées du pays, aujourd'hui menacées.
Depuis la chute de régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à une instabilité politique qui a souvent dégénéré en conflit armé entre camps rivaux basés respectivement dans la capitale Tripoli et à Benghazi (est).
Ces inondations ont fait plus de 4.300 morts et plus de 8.000 disparus, selon des chiffres de l'ONU et de la Banque mondiale qui a estimé le coût de la reconstruction à 1,8 milliard de dollars.