Crédit Photo : Jung Yeon-je / AFP
Un homme observe le littoral nord-coréen à l'aide de jumelles depuis un point de vue situé sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, près de la "ligne de démarcation nord" avec la Corée du Nord, le 8 janvier 2024.
Un Nord-Coréen a traversé la frontière maritime en mer Jaune pour rejoindre la Corée du Sud, marquant la première défection par cette voie en quinze mois, selon une annonce de Séoul jeudi.
La dernière défection par la mer remontait à mai 2023, lorsqu'une famille de neuf personnes avait réussi à fuir en bateau.
"L'armée sud-coréenne a mis en sécurité un individu présumé nord-coréen et l'a remis aux autorités compétentes"
, a déclaré l'état-major interarmées sud-coréen. Aucun mouvement militaire inhabituel n'a été détecté du côté nord-coréen.
Les autorités sud-coréennes enquêtent actuellement sur les circonstances exactes de cette défection, survenue tôt jeudi sur l'île de Gyodong, située à moins de cinq kilomètres de la Corée du Nord.
La majorité des transfuges nord-coréens passent généralement par la Chine avant de rejoindre la Corée du Sud via un pays tiers. Cependant,
"deux transfuges avaient été initialement repérés, ce qui soulève la possibilité que l'un d'entre eux n'ait pas réussi à traverser"
, rapporte l'agence de presse Yonhap, citant des sources militaires anonymes.
Des dizaines de milliers de Nord-Coréens ont fui vers le Sud depuis la division de la péninsule coréenne dans les années 1950.
Cette nouvelle défection survient alors que les relations entre les deux pays sont extrêmement tendues, Pyongyang ayant renforcé ses liens militaires avec la Russie et intensifié ses actions hostiles, notamment en envoyant des ballons chargés d'ordures vers le Sud.
Des transfuges plus nombreux
Depuis 2020, le nombre de défections avait diminué, la Corée du Nord ayant fermé ses frontières pour empêcher la propagation du Covid-19, ordonnant de tirer à vue le long de la frontière avec la Chine.
Toutefois, le nombre de transfuges a presque triplé en 2023, atteignant 196 personnes, contre 67 en 2022, selon des données de Séoul.
"La Corée du Nord a récemment subi de graves inondations qui ont causé beaucoup de dégâts"
et
que certains aient profité de cette situation pour faire défection, selon Cheong Seong-chang, directeur de la stratégie pour la péninsule coréenne à l'Institut Sejong. Les fortes pluies de fin juillet auraient causé jusqu'à 1.500 morts, selon les médias sud-coréens.
En réponse à l'intensification des essais d'armes nord-coréens, la Corée du Sud a repris ses exercices de tirs réels et suspendu un accord militaire visant à réduire les tensions. Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur, estime que cette défection pourrait indiquer que les mesures sud-coréennes, telles que la distribution de tracts anti-Pyongyang et les émissions par haut-parleur, commencent à avoir un impact.
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