La cheffe du parti Destourien libre, Abir Moussi, bloquée par la police lors d'une manifestation à Carthage contre le président tunisien, le 14 janvier 2023. Crédit photo: SOFIENE HAMDAOUI / AFP
Naoufel Bouden, l'avocat de la cheffe du Parti destourien libre, Abir Moussi, a déclaré que le ministère public "a autorisé la détention de sa cliente".
Bouden a fait savoir à Anadolu, mardi soir, que le parquet avait autorisé la détention de Moussi et qu'il
"ne connaît pas la raison pour laquelle sa cliente a été arrêtée et placée en détention"
.
Bouden a expliqué que Moussi
"s'est rendue au bureau d'ordre de la Présidence au Palais de Carthage pour déposer une demande de grief en guise d'expression de son rejet de l'ordre appelant aux élections locales du 24 décembre"
, qui a été publié par le président Kaïs Saïed le 21 septembre dernier.
"Moussi, en tant que cheffe de parti, a le droit de faire appel de l'ordonnance réglementaire appelant à des élections locales et d’appliquer la décision du tribunal administratif stipulant que toute personne qui s'oppose à une ordonnance peut déposer une plainte auprès de la partie qui l'a émise"
, a-t-il déclaré.
L'avocat de Moussi a ajouté que
"le Bureau d'ordre de la présidence a refusé d'accuser réception de la demande, alors Moussi a diffusé une vidéo en direct (sur sa page Facebook) pour clarifier sa position, et les forces de l’ordre l'ont arrêtée"
.
Jusqu’à mardi à 21 h 10 GMT, les autorités tunisiennes n’ont émis aucun commentaire à ce propos.
Le 21 septembre dernier, le président Saïed a publié un arrêté invitant les citoyens aux élections des membres des Conseils municipaux, dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT), après avoir annoncé que le premier tour des élections locales allait avoir lieu le 24 décembre, et qu’il y aura un deuxième tour qui sera annoncé après la publication des résultats.
Depuis le 25 juillet 2021, le pays est le théâtre d'une crise politique, lorsque le président Saïed a imposé des mesures d’exception comme, notamment, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la légifération par décret-loi, l'approbation d'une nouvelle Constitution par référendum en juillet 2022 et la tenue d’élections législatives anticipées au mois de décembre de la même année et en janvier 2023.
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