Crédit Photo : SOFIENE HAMDAOUI / AFP
Des journalistes tunisiens portent des pancartes et crient des slogans lors d'une manifestation à Tunis le 27 mai 2024.
Plusieurs dizaines de journalistes tunisiens ont manifesté lundi à Tunis contre la "répression" des libertés dans le pays et appelé à la libération de deux chroniqueurs condamnés, selon eux, pour leur opinion, a constaté une journaliste.
"Liberté pour la presse tunisienne", "L'Etat policier, c'est du passé", "magistrature aux ordres"
, ont scandé une soixantaine de manifestants devant le siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt).
Les protestataires, dont des proches des journalistes emprisonnés, brandissaient des affiches:
"Non à la liquidation des médias"
,
"le journalisme n'est pas un crime", "Pas de presse libre et professionnelle sous la menace et l'intimidation".
Cette
était organisée après la condamnation mercredi dernier de deux journalistes connus à un an de prison pour des publications sur les réseaux sociaux et des déclarations dans les médias, sur la situation socio-économique du pays et le président Kais Saied, auteur d'un coup de force à l'été 2021.
Borhan Bssais, présentateur à la télévision et à la radio, et Mourad Zeghidi, commentateur politique, arrêtés depuis le 11 mai, ont été jugés coupables de diffusion de
et d'avoir
"diffamé autrui ou porté atteinte à sa réputation"
. Leurs avocats ont fait appel, ont indiqué lundi à l'AFP leurs familles.
Ils ont été condamnés en vertu du décret 54, promulgué en 2022 par le président Saied, officiellement pour lutter contre les
mais décrié pour une interprétation très large.
"Les libertés commencent à perdre leur valeur en Tunisie et tous les confrères poursuivis en justice sont des prisonniers d'opinion",
a dénoncé le président du Snjt, Zied Dabbar, avant le rassemblement. Réclamant leur libération, il a appelé à cesser d
'"instrumentaliser le décret 54"
et de
En un an et demi, plus de 60 personnes, journalistes, avocats et opposants à M. Saied, ont été poursuivies sur la base de ce texte.
Ces dernières semaines, une dizaine d'avocats, de journalistes et militants d'associations d'aide aux migrants ont été arrêtés pour ce décret et d'autres motifs, suscitant l'
d'ONG internationales, de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la France.
En recevant vendredi soir la ministre de la Justice, M. Saied a assuré que
"la liberté d'expression est garantie par la Constitution"
tunisienne, affirmant aussi qu
'"aucune personne n'a été poursuivie jusqu'à présent pour ses opinions".
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