Tchad: les autorités renforcent le contrôle des médias avant les élections locales

18:0114/10/2024, lundi
AFP
Un membre du bureau de vote scelle une urne dans un bureau de vote du quartier d'Abena, à N'Djamena, le 6 mai 2024, lors de l'élection présidentielle au Tchad.
Crédit Photo : Joris Bolomey / AFP
Un membre du bureau de vote scelle une urne dans un bureau de vote du quartier d'Abena, à N'Djamena, le 6 mai 2024, lors de l'élection présidentielle au Tchad.

La presse en ligne tchadienne a exprimé lundi ses préoccupations face aux nouvelles mesures annoncées par les autorités visant à renforcer le contrôle des médias à l'approche des élections législatives et communales prévues le 29 décembre prochain.

L'Association des Médias en Ligne du Tchad (AMET) a publié un communiqué dénonçant les propos d'Abderamane Barka, président de la Haute Autorité des Médias et de l'Audiovisuel (HAMA), qui a annoncé des restrictions plus strictes à l'égard des médias en ligne.


Selon lui, tout journal privé, qu'il soit imprimé ou en ligne, qui diffuse des contenus sonores ou audiovisuels au lieu de se limiter aux articles écrits pourrait être suspendu. Il en va de même pour les médias privés utilisant des pages Facebook pour diffuser des informations autres que leurs contenus originaux.

Dans son discours, Abderamane Barka a justifié ces mesures en insistant sur la nécessité d'un
"assainissement continu du paysage médiatique tchadien"
, critiquant le
"désordre entretenu de l'information"
.

Ces restrictions surviennent dans un contexte de tension politique et sécuritaire croissante au Tchad, marqué par une réduction des libertés de la presse. Le climat politique est tendu, aggravé par l'assassinat récent d'un ex-commandant des renseignements généraux et de son fils à N'Djamena, et les mesures sécuritaires renforcées mises en place par le gouvernement, avec des fouilles systématiques et le déploiement de militaires dans la capitale.

Le ministre de la sécurité, Mahamat Charfadine Margui, a été remplacé par le général Ali Ahmat Akhabache dans le cadre d'un remaniement gouvernemental limité, selon la télévision d'État.


Les partis d'opposition ont quant à eux annoncé leur refus de participer aux élections locales, qualifiant le climat actuel de
"dictature et terreur"
et exprimant leur crainte de
"fraude électorale".
Ils dénoncent également un référendum imposant une nouvelle constitution rejetée, ainsi qu'une élection présidentielle entachée d'irrégularités.

Le président Mahamat Idriss Déby, qui a pris le pouvoir après la mort de son père en 2021, a été élu le 6 mai dernier lors d'un scrutin controversé et boycotté par une partie de l'opposition. En septembre, l'Organisation mondiale contre la torture a également dénoncé une recrudescence des arrestations et détentions arbitraires par les services de renseignement tchadiens.


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