Soutien à l'Ukraine: Zelensky et Scholz signent un accord de sécurité

La rédaction
17:3116/02/2024, vendredi
AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le chancelier allemand, Olaf Scholz posent après avoir signé un accord bilatéral sur les engagements en matière de sécurité et de soutien à long terme, à Berlin, le 16 février 2024.
Crédit Photo : JOHN MACDOUGALL / AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le chancelier allemand, Olaf Scholz posent après avoir signé un accord bilatéral sur les engagements en matière de sécurité et de soutien à long terme, à Berlin, le 16 février 2024.

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont signé vendredi à Berlin un accord de sécurité pour garantir un soutien durable à l'Ukraine, en difficulté face à la Russie en pleine offensive. 

Ce document qui lie les deux pays est
"une étape historique"
, a fait valoir Olaf Scholz sur le réseau social X, C'est une étape historique. L'Allemagne continuera à soutenir l'Ukraine contre la guerre d'agression russe
"aussi longtemps qu'il le faudra".

Le chancelier fédéral d'Allemagne, Olaf Scholz.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky était arrivé dans la matinée à Berlin, première étape d'une tournée européenne pour demander un accroissement du soutien militaire pour son pays en difficulté face à la Russie.


Il va ensuite se rendre à Paris pour la signature d'un accord comparable avec le président français Emmanuel Macron. L'objectif est la mise en place d'
"une nouvelle architecture de sécurité pour l'Ukraine"
, a-t-il écrit sur Telegram.

Cette échappée diplomatique est cruciale au moment où la situation s'est considérablement dégradée sur le front ukrainien. Dans l'est du pays, la ville d'Avdiïvka est l'épicentre de
"combats acharnés"
et menace désormais de tomber après des mois d'attaques russes.

Court et long terme


Dans une tribune vendredi au journal Le Monde, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a souligné:


Les efforts d'aujourd'hui en faveur de l'Ukraine ne sont rien face à ceux que nous devrions déployer contre une Russie qui se sentirait victorieuse.

"Ne cédons pas à la tentation de la fatigue ou de l'indifférence"
, a-t-il ajouté.

Ces accords de sécurité sont censés donner à Kiev des garanties de soutien sur le long terme, en attendant une éventuelle intégration du pays à l'Otan.

Le Royaume-Uni a été le premier à conclure un tel accord à l'occasion d'une visite du Premier ministre Rishi Sunak à Kiev le 12 janvier.


Lors du dernier sommet de l'Otan à Vilnius en juillet 2023, les pays membres de l'organisation, États-Unis et Allemagne en tête, avaient déçu les attentes de l'Ukraine - et de nombreux pays d'Europe orientale - en ne fixant pas de calendrier pour une adhésion du pays à cette alliance de défense.


Les puissances du G7 avaient donc décidé de négocier avec Kiev des partenariats bilatéraux. Vingt-cinq autres États se sont joints à cette initiative, comme la Pologne.


Les engagements peuvent en particulier porter sur l'octroi d'équipements militaires, interopérables avec ceux de l'Otan, la formation des forces ukrainiennes et le renforcement de l'industrie de défense de ce pays.

À quelques jours du deuxième anniversaire de la guerre en Ukraine le 24 février 2022, le pays est confrontée à de multiples défis: les troupes russes sont à l'offensive, l'aide militaire américaine est toujours dans les limbes et l'armée ukrainienne manque d'hommes, d'armes, de munitions.


Rencontre avec Kamala Harris


Volodymyr Zelensky poursuivra samedi sa mini-tournée diplomatique à la Conférence sur la sécurité de Munich (MSC), le rendez-vous annuel de l'élite de la géopolitique dans le sud de l'Allemagne. 


Il doit y tenir un discours puis enchaîner plusieurs discussions bilatérales, notamment avec la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui mène de nouveau cette année la grande délégation américaine à ce "Davos de la défense". 

Quelque 180 hauts représentants gouvernementaux sont attendus, dont le secrétaire d'État américain Antony Blinken, la présidente de la Commission européene Ursula von der Leyen ou le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi.


Kiev attend depuis des mois le vote d'une aide cruciale de 60 milliards de dollars décidée par l'administration de Joe Biden, en campagne pour un deuxième mandat, mais entravée par l'opposition républicaine. 

L'enveloppe a récemment passé l'obstacle du Sénat, mais est bloquée à la Chambre des représentants.


Si l'Ukraine sera de nouveau au cœur des débats à la conférence, la campagne de bombardements contre l'enclave palestinienne assiégée par Israël, la catastrophe humanitaire à Gaza et la menace d'escalade au Moyen-Orient, tiendront aussi une place prédominante.


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