Soudan: le gouvernement critique l'ONU, l'initiative de l'IGAD progresse

12:0914/01/2024, Pazar
AFP
Le président soudanais du Conseil de souveraineté transitoire, Abdel Fattah al-Burhan, prononçant un discours lors du 39e sommet extraordinaire de l'IGAD à Nairobi, le 5 juillet 2022.
Crédit Photo : Tony KARUMBA / AFP
Le président soudanais du Conseil de souveraineté transitoire, Abdel Fattah al-Burhan, prononçant un discours lors du 39e sommet extraordinaire de l'IGAD à Nairobi, le 5 juillet 2022.

Le gouvernement soudanais, aligné sur l'armée, a condamné samedi l'ONU pour avoir dialogué avec le chef des paramilitaires en guerre contre l'armée, rejetant une invitation à un sommet du bloc des pays est-africains IGAD (Kenya, Djibouti, Ethiopie, Soudan du Sud).

Neuf mois après le début de la guerre entre l'armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), le gouvernement soudanais, fidèle au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, a rejeté samedi une invitation au sommet de I4GAD.


Le "Quartet" de l'IGAD est présidé par le président kényan William Ruto, dont le gouvernement soudanais dénonce la
"partialité".

Dans un communiqué, le Conseil souverain de transition du Soudan, dirigé par le général Burhan, a déclaré que
"les événements au Soudan sont une question interne".

Fraîchement parti en tournée pour rencontrer des dirigeants africains dans différentes capitales, l'ex-adjoint de Burhan devenu rival et commandant des FSR, Mohamed Hamdan Daglo, a déclaré sur X (ex-Twitter) qu'il avait accepté une invitation du groupe et qu'il participerait au sommet en Ouganda le 18 janvier.


L'IGAD a tenté en vain à plusieurs reprises de servir de médiateur entre les généraux en guerre.


Les analystes affirment que le chef de l'armée, dirigeant de facto du Soudan, est de plus en plus isolé sur le plan diplomatique, tandis que ses troupes ne parviennent pas à repousser les avancées des paramilitaires à travers le pays.


La guerre a fait plus de 13.000 morts, selon une estimation prudente de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data (Acled), et a déplacé plus de sept millions de personnes, d'après l'ONU.


Le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq, a déclaré à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU que le Soudan
"rejette"
les récents contacts, dont un appel téléphonique entre Antonio Guterres et le général Daglo, selon une déclaration publiée par l'agence de presse officielle SUNA.

Ultérieurement, le ministère soudanais des Affaires étrangères a déclaré samedi que l'invitation de Daglo constituait une
"violation flagrante"
qui
"détruit la crédibilité de l'IGAD".

"Non seulement l'IGAD est restée silencieuse comme une tombe face aux atrocités commises par la milice terroriste", a dit le ministère dans un communiqué, "mais elle a également cherché à accorder une légitimité à la milice en l'invitant à une réunion à laquelle participent uniquement les chefs d'Etat et de gouvernement."

Le ministère a néanmoins assuré que
"les options du Soudan restent ouvertes"
envers l'organisation régionale.

L'armée et les FSR ont été accusées de crimes de guerre, notamment de bombardements de zones résidentielles, de détention arbitraire de civils et de torture. Les paramilitaires ont également été accusées de massacres ethniques, pillages et viols.


À lire également :







#Soudan
#Forces de soutien rapide (FSR)
#Sommet du bloc des pays est-africains (IGAD)
#Abdel Fattah al-Burhan