L'Otan, réunie en sommet, veut garantir la défense de l'Ukraine

La rédaction
10:1510/07/2024, Çarşamba
AFP
Le secrétaire général de l'OTAN, M. Jens Stoltenberg, lors de son allocution à la cérémonie de célébration du 75e anniversaire de l'OTAN à l'auditorium Andrew Mellon,  à Washington, DC, le 9 juillet 2024.
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Le secrétaire général de l'OTAN, M. Jens Stoltenberg, lors de son allocution à la cérémonie de célébration du 75e anniversaire de l'OTAN à l'auditorium Andrew Mellon, à Washington, DC, le 9 juillet 2024.

Les dirigeants des pays membres de l'Otan entrent dans le dur des négociations mercredi, décidés à renforcer leur soutien à l'Ukraine et à surmonter les doutes et incertitudes politiques qui entourent ce sommet historique.

Après avoir fêté en grande pompe la veille au soir le 75e anniversaire de l'alliance militaire occidentale, ils doivent se réunir au sein du Conseil de l'Atlantique nord, l'organe politique suprême de l'Otan, pour discuter des modalités de ce soutien accru à l'Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes.


Le président américain Joe Biden a d'ores et déjà confirmé mardi soir que les alliés allaient fournir à l'Ukraine un total de cinq systèmes de défense antiaérienne, dont quatre batteries de type Patriot, des missiles sol-air particulièrement efficaces pour intercepter les missiles balistiques russes.

Ces systèmes sont réclamés à cor et à cri par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également présent à Washington. Il a remercié mardi les alliés pour leur
"forte déclaration"
de soutien, les appelant à ne pas baisser la garde dans l'attente des résultats des élections en novembre aux Etats-Unis.

L'Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie et l'Italie doivent également y contribuer.

"Il est temps de sortir de l'ombre, de prendre de fortes décisions, de travailler, d'agir et de ne pas attendre novembre ou n'importe quel autre mois"
, a déclaré mardi le président ukrainien soir dans un discours devant l'Institut Ronald Reagan à Washington.

"La Russie ne gagnera pas"
, a promis avec force Joe Biden, 81 ans, dans un discours très attendu après les interrogations sur sa capacité à défendre les couleurs du camp démocrate, à quatre mois de l'élection présidentielle américaine.

La Russie a intensifié dernièrement ces frappes de missiles contre l'Ukraine, ayant fait 43 morts, et dévasté le plus grand hôpital pour enfants du pays, selon Kiev.


La Russie rejette catégoriquement les accusations d'attaque contre cet hôpital, a déclaré, mardi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.


Le ministère russe de la défense a affirmé que de nombreuses photos et séquences vidéo en provenance de Kiev, démontrent sans équivoque que les dommages ont été causés par la chute d'un projectile de défense antiaérienne ukrainien, lancé à partir d'un système de missiles antiaériens déployé dans la ville.

Les Alliés se sont également engagés à fournir d'autres Patriot ou missiles équivalents
"cette année",
et des
"dizaines"
de systèmes tactiques de défense antiaérienne,
"dans les prochains mois",
selon le président américain.

L'ombre de Trump


Plus de deux ans après la guerre en Ukraine, ce soutien ne
"va pas de soi",
a tenu à rappeler mardi soir le secrétaire général sortant de l'Otan, Jens Stoltenberg, lors d'une cérémonie d'anniversaire de l'Alliance atlantique. Celle-ci s'est déroulée dans l'auditorium Andrew W. Mellon, là où a été signé il y a 75 ans le Traité de l'Atlantique fondant l'organisation du même nom.

Rappelant que le
"coût le plus élevé et le risque le plus grand seraient que la Russie gagne en Ukraine",
il a affirmé:

Il n'y a pas d'options sans coût avec une Russie agressive comme voisin.

Les chefs d'Etat et de gouvernement sont arrivés mardi dans la capitale américaine, à l'exception du président français Emmanuel Macron, attendu mercredi seulement. Il tentera de réaffirmer sa place sur la scène internationale, alors que ses partenaires s'inquiètent d'un affaiblissement de la France après les élections législatives.

Le sommet de Washington intervient dans un climat d'incertitude politique aux Etats-Unis, où le président Biden a fort à faire pour mater une rébellion d'élus démocrates le sommant d'abandonner la course à un second mandat en novembre face à Donald Trump.


L'ombre de l'ancien président républicain plane sur le sommet.


Il ne s'est pas ainsi privé de commenter ce sommet en assurant mardi que sans lui,
"il n'y aurait probablement plus d'Otan maintenant".
Il a ainsi mis à son crédit les engagements pris par les Européens à dépenser plus pour leur défense. 

Outre un Conseil de l'Atlantique Nord, les dirigeants doivent participer à un dîner dans la soirée, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense faisant de même de leur côté.


Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui assure la présidence de l'UE, y aura l'occasion de rendre compte de ses déplacements à Moscou et à Pékin, très mal perçus notamment à Washington.

Le président ukrainien doit lui rencontrer des élus, avant de participer à un Conseil Otan-Ukraine jeudi, au dernier jour du sommet. L'Ukraine a souhaité y recevoir une invitation formelle à rejoindre l'Otan, mais devra encore attendre face à l'opposition de plusieurs pays, dont les Etats-Unis.


Elle devrait en revanche obtenir que cette promesse d'adhésion soit
"irréversible"
, selon un diplomate, précisant toutefois que certaines conditions seraient ajoutées. 

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