Sénégal: l'Assemblée débute ses travaux sur un projet d'amnistie controversé

15:185/03/2024, Salı
MAJ: 5/03/2024, Salı
AFP
Une photo prise et diffusée le 30 janvier 2015 par le Fonds monétaire international (FMI) montre la directrice générale du FMI Christine Lagarde s'exprimant à l'Assemblée nationale à Dakar le 30 janvier 2015.
Crédit Photo : STEPHEN JAFFE / AFP (Archive)
Une photo prise et diffusée le 30 janvier 2015 par le Fonds monétaire international (FMI) montre la directrice générale du FMI Christine Lagarde s'exprimant à l'Assemblée nationale à Dakar le 30 janvier 2015.

L'Assemblée nationale du Sénégal a débuté mardi ses travaux sur un projet de loi d'amnistie controversé, portant sur les faits liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024 qui ont fait plusieurs dizaines de morts.

Le texte, initié par le président Macky Sall et adopté en Conseil des ministres il y a une semaine, est examiné par la commission des lois pour être ensuite soumis au vote des députés en séance plénière, peut-être dès mercredi, a indiqué une source parlementaire.


L'amnistie est un des éléments de la réponse du président Sall à la crise provoquée par l'ajournement de la présidentielle, initialement prévue le 25 février. Ce report a causé un choc dans un pays présenté comme l'un des plus stables d'une Afrique de l'Ouest secouée par les coups de force.

Le pays est depuis dans l'attente d'une nouvelle date de scrutin.


Ce projet de loi a été élaboré dans un but
"d'apaisement du climat politique et social"
, indique la présidence.

Selon un document authentifié par la même source parlementaire, seraient amnistiés
"tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d'infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu'à l'étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques".

Une grande partie de l'opposition s'est prononcée contre le projet, dénonçant un
"déni de justice"
et une manœuvre pour assurer l'impunité aux responsables de la répression des manifestants, y compris gouvernementaux.

Il ne fait pas non plus l'unanimité au sein du camp présidentiel, qui dispose d'une majorité précaire à l'assemblée.


Amnesty International, dans un communiqué publié lundi, voit dans le projet un
"affront aux familles des victimes"
et une
"prime troublante à l'impunité".
L'organisation demande que
"des enquêtes judiciaires rapides, approfondies et impartiales soient menées sur l'usage de la force par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations".

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