Bien que les niveaux des réserves d'eau se soient améliorés depuis le mois de septembre, où elles n'étaient remplies qu'à un tiers de leur capacité après un été caniculaire, leurs niveaux au printemps sont de 17 % inférieurs à la moyenne des dix dernières années.
Dans l'ensemble, les niveaux d'eau au niveau national sont proches de ceux enregistrés à la même époque de l'année dernière, bien que la situation se soit considérablement aggravée dans certaines régions côtières de la Méditerranée et dans le sud de l'Espagne.
Dans certaines parties de la Catalogne, où des restrictions sur l'eau sont déjà en place, les réservoirs ne sont remplis qu'à 26 %, alors qu'ils l'étaient à 60 % l'année dernière. Ils sont, en moyenne, remplis à 80 % à cette époque de l'année.
Les régions d'Andalousie et de Murcie, déjà frappées par la sécheresse, ont également vu leur niveau d'eau baisser de manière significative au fil des ans.
L'aggravation de la sécheresse survient après le deuxième mois de mars le plus sec jamais enregistré. Selon Ruben Del Campo, porte-parole de l'agence météorologique Aemet, la sécheresse en avril pourrait être la plus sévère de l'histoire récente de l'Espagne.
Le secteur espagnol des grandes cultures a prévenu que la sécheresse pourrait entraîner la ruine des agriculteurs et faire grimper encore davantage les prix des denrées alimentaires.
Le directeur d'une association andalouse d'éleveurs a déclaré que 500 000 têtes de bétail risquaient d'être sacrifiées en raison de l'absence de pâturage et de la flambée des prix des fourrages.
Dans le même contexte, une véritable bataille politique autour de l'eau se déroule dans le parc national de Donana, où le gouvernement régional conservateur d'Andalousie souhaite légaliser les exploitations agricoles qui consomment de grandes quantités d'eau.
L'Union européenne et le gouvernement espagnol ont cependant déclaré que cette mesure pourrait entraîner un désastre pour les terres arables vitales, qui souffrent déjà de conditions de sécheresse extrêmes.