Les dirigeants du monde réunis à l'ONU en pleine explosion des violences au Proche-Orient

La rédaction
10:1524/09/2024, mardi
AFP
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'exprime lors du "Sommet de l'avenir" en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 23 septembre 2024.
Crédit Photo : BRYAN R. SMITH / POOL / AFP
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'exprime lors du "Sommet de l'avenir" en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 23 septembre 2024.

La grand-messe annuelle de l'ONU commence mardi à New York, avec la crainte d'une guerre régionale au Proche-Orient, escalade qui va dominer cette session de l'Assemblée générale à laquelle participe pour la dernière fois le président américain Joe Biden.

Après deux journées de "Sommet de l'avenir" consacrées aux grands défis de l'humanité pour les générations qui viennent, plus de 100 chefs d'Etat et de gouvernement vont se succéder à la tribune pendant une semaine assombrie par les attaques incessantes et meurtrières d'Israël qui font rage, en particulier au Liban et dans la bande de Gaza.


"Cette année, l'accent sera mis sur les questions de guerre et de paix"
, commente Richard Gowan, de l'International Crisis Group. En particulier Gaza, l'Ukraine et le Soudan.

Près d'un an après le début de la
"guerre"
dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre 2023, le conflit menace de s'étendre à la région.

Des frappes israéliennes ont fait près de 500 morts lundi au Liban qui a vécu sa journée la plus meurtrière en près d'un an d'échange de tirs entre les deux parties en marge de la
"guerre"
à Gaza.

Joe Biden, qui a réaffirmé
"travailler à une désescalade"
, montera mardi matin à la tribune pour son dernier discours à l'Assemblée générale. Les États-Unis se disent opposés à une invasion terrestre du Liban et vont présenter des
"idées concrètes"
à leurs partenaires cette semaine à l'ONU pour apaiser ce conflit, a confié un haut responsable américain.

Le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian, a accusé lundi Israël de chercher à
"élargir"
le conflit au Moyen-Orient.

"Cortège de misères humaines"


Tandis que la France a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité durant cette semaine diplomatique déjà surchargée, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, a de son côté averti:


Nous sommes au bord d'une guerre totale.

Mardi, à la demande des Ukrainiens qui, selon des sources diplomatiques, craignaient cette année que
"leur"
guerre ne soit éclipsée, le Conseil se réunira sur l'Ukraine en présence du président Volodymyr Zelensky.

Le dirigeant ukrainien, qui doit s'exprimer mercredi à l'Assemblée, a appelé lundi
"tous les pays à continuer à soutenir nos efforts conjoints pour un avenir pacifique". 

Le président russe Vladimir
"Poutine a déjà volé tellement de choses, mais il ne volera pas l'avenir du monde",
a-t-il déclaré, alors qu'il doit présenter cette semaine à son homologue américain son
"plan pour la victoire".

Autres têtes d'affiche du défilé de leaders à la tribune cette semaine: le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le Turc Recep Tayyip Erdogan mardi, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas jeudi et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, jeudi ou vendredi.

Mais
"la vraie diplomatie pour réduire les tensions aura lieu en coulisses"
, souligne Richard Gowan, évoquant peut-être une possibilité pour les diplomates occidentaux et arabes de discussions avec les Iraniens pour
"empêcher la situation régionale de devenir hors de contrôle".

"La paix est assaillie de toute part"
, s'est de son côté inquiété le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, appelant à
"en finir avec le cortège de misères humaines".

"Les dirigeants mondiaux doivent s'engager pendant l'Assemblée générale de l'ONU à des mesures audacieuses pour mettre fin aux atrocités dans les pires crises mondiales et à ce que les responsables rendent des comptes"
, a plaidé Louis Charbonneau, de l'ONG Human Rights Watch.

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