Le dirigeant de facto du Soudan, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane, a reçu dimanche l'ambassadeur d'Iran et a envoyé le sien à Téhéran, marquant ainsi le rapprochement entre les deux pays après huit ans de rupture.
Le gouvernement soudanais, fidèle à l'armée dans sa guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a annoncé que le général Burhane a reçu le nouvel ambassadeur de Téhéran, Hassan Shah Hosseini, à Port-Soudan, siège de facto du gouvernement sur la mer Rouge.
Plusieurs alliés saoudiens dans la région ont également rompu leurs liens avec l'Iran à l'époque, mais la situation a changé depuis la réconciliation surprise entre Ryad et Téhéran l'année dernière.
Le Soudan et l'Iran se sont engagés à reprendre leurs relations diplomatiques en octobre.
Le Soudan a expulsé des diplomates des Émirats arabes unis sur la base d'allégations de transfert d'armes vers les FSR, tandis que l'Égypte et Türkiye ont soutenu l'armée.
En février, les États-Unis ont exprimé leur inquiétude quant à des livraisons d'armes à l'armée soudanaise par l'Iran, ennemi juré de Washington.
La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, certaines estimations faisant état de 150.000 personnes tuées, selon l'envoyé américain au Soudan, Tom Perriello.
Elle a aussi contraint plus de onze millions de personnes à fuir à l'intérieur du pays et au-delà des frontières, ravageant les infrastructures et poussant le pays au bord de la famine.