Les détracteurs du président russe, aux commandes du pays depuis 24 ans, vont néanmoins tenter de se faire entendre, malgré les mises en garde des autorités, en appelant leurs partisans à venir voter en masse à midi.
De premières estimations et les résultats d'un sondage d'un institut étatique, Vtsiom, devraient être connus peu après la fermeture des derniers bureaux de vote à 19H00 GMT dans l'enclave de Kaliningrad.
Et toute la semaine a été marquée par des frappes meurtrières et des tentatives d'incursion armées depuis l'Ukraine sur le territoire russe, répliques aux bombardements et assauts quotidiens des forces du Kremlin chez sa voisine depuis plus de deux ans.
Dimanche, une adolescente de seize ans a été tuée dans une attaque aérienne sur la ville de Belgorod, proche de la frontière et très souvent ciblée, a indiqué le gouverneur Viatcheslav Gladkov.
Malgré ces attaques, un conflit meurtrier qui se prolonge et des libertés de plus en plus restreintes, le maître du Kremlin peut compter sur une popularité bien réelle et voit l'élection comme une démonstration d'unité des Russes derrière lui.
Les principaux détracteurs de Vladimir Poutine sont, quant à eux, morts, en prison ou en exil, une répression qui a culminé avec le mystérieux décès d'Alexeï Navalny dans une prison d'une contrée reculée de l'Arctique russe.
Si les opposants n'ont aucune chance de peser sur le vote, ils veulent néanmoins montrer qu'ils existent, comme lors des obsèques de Navalny lorsque des foules lui ont rendu hommage à Moscou.
Ioulia Navalnaïa, qui a promis malgré son exil de reprendre le flambeau de son mari, a appelé ses partisans à aller aux urnes au même moment, à midi dimanche (09H00 GMT), et donner leur voix à n'importe quel candidat autre que Poutine.
Juste avant l'heure dite, des électeurs ont commencé à affluer au bureau de vote où le défunt opposant votait à Moscou, ont constaté des journalistes.
Si je n'avais pas fait ça, je me serai senti lâche.
Les autorités de la capitale ont mis en garde contre toute forme de protestation.
S'agissant de l'Ukraine, alors que le conflit a coûté la vie probablement à des dizaines de milliers de soldats russes, Moscou s'efforce de présenter avec triomphalisme de récentes conquêtes, à l'importance pourtant limitée, et de marteler que la Russie joue sa survie face à l'Occident.
Toute la semaine, l'armée russe a aussi dit repousser des tentatives d'incursions armées depuis l'Ukraine voisine dans les régions de Belgorod et Koursk, des assauts revendiqués par des unités anti-Poutine se disant composées de Russes.
Plusieurs personnes sont mortes dans ces régions ces derniers jours en outre dans des attaques de drones, de roquette et d'artillerie, même si la défense anti-aérienne russe semble en mesure d'abattre l'essentiel des projectiles.
L'armée russe a dit dimanche avoir détruit dans la nuit 35 drones ukrainiens volant au-dessus de plusieurs régions, dont celle de Moscou.
Moscou continue pour sa part ses bombardements de l'Ukraine. Une frappe a tué 21 personnes à Odessa vendredi.