Poutine en Arabie saoudite pour parler pétrole et conflit israélo-palestinien

La rédaction
15:067/12/2023, Perşembe
MAJ: 7/12/2023, Perşembe
AFP
Le président russe, Vladimir Poutine accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Riyad, le 6 décembre 2023.
Crédit Photo : SPA / AFP
Le président russe, Vladimir Poutine accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Riyad, le 6 décembre 2023.

Vladimir Poutine est arrivé mercredi en Arabie saoudite en provenance des Émirats arabes unis, dernière étape d'une visite éclair dans le Golfe axée sur le pétrole et le conflit israélo-palestinien.

Le président russe, que les Occidentaux cherchent à isoler depuis le début de la guerre avec l'Ukraine en février 2022, s'est un temps fait plus rare à l'étranger en réservant ses déplacements à ses plus proches alliés mais il effectue un retour sur la scène internationale.


Cette fois, il fait le choix de rendre visite à des partenaires économiques jugés importants. Et chez qui le président, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour la
"déportation"
d'enfants ukrainiens, ne risque pas l'arrestation, ces deux pays n'ayant pas ratifié le traité fondateur de cette institution.

M. Poutine est arrivé dans la soirée en avion à Riyad, selon des images de la télévision russe, avant d'être reçu par Mohammed ben Salmane, le prince héritier et homme fort de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut.


Invitant le dirigeant saoudien à effectuer une visite à Moscou, le président russe a déclaré:


Rien ne peut empêcher le développement de nos relations amicales.

"Il est très important pour nous tous d'échanger avec vous des informations et des évaluations sur ce qui se passe dans la région. Notre rencontre est certainement opportune"
, a-t-il ajouté.

Le prince Mohammed ben Salmane a estimé que la coopération bilatérale avait
"aidé à éliminer des tensions au Moyen-Orient et contribué à améliorer la sécurité"
, ce qu'elle continuera à faire à l'avenir.

Le Kremlin avait indiqué avant la rencontre que les deux hommes devaient discuter investissements mais aussi de
"leur coopération dans le secteur de l'énergie"
, garante d'une
"situation stable et prévisible"
sur le marché international.

La Russie est le troisième producteur mondial de brut. 

Le conflit entre Israël et la Palestine devait aussi être à l'ordre du jour, notamment les
"façons de promouvoir la désescalade",
d'après Moscou.

Avec les honneurs


Pour ce voyage diplomatique d'une journée, Vladimir Poutine s'était d'abord arrêté aux Émirats. Reçu dans l'imposant palais présidentiel d'Abou Dhabi, il s'est entretenu avec son homologue, Mohammed ben Zayed al-Nahyane. 


Crédit Photo : SERGEI SAVOSTYANOV / POOL / AFP
Le président russe Vladimir Poutine et le président des Émirats arabes unis, Mohamed ben Zayed Al Nahyane lors d'une réunion à Abou Dhabi, le 6 décembre 2023.

Il a eu droit à un accueil avec les honneurs: des dizaines de soldats en armes l'attendaient au palais, tandis qu'une patrouille aérienne a traversé le ciel en diffusant des fumigènes aux couleurs du drapeau russe et que des coups de canon étaient tirés à proximité, selon des images diffusées par le Kremlin.


Au début de la rencontre, M. Poutine a souligné:


Grâce à votre position, nos relations ont atteint un niveau sans précédent.

Le chef de l'État russe a assuré que les Émirats étaient
"le principal partenaire commercial de la Russie dans le monde arabe"
, évoquant des
"projets dans le secteur du gaz et du pétrole"
.

Il a en outre dit vouloir évoquer la situation
"dans les zones chaudes"
, citant le conflit israélo-palestinien mais aussi
"la crise en Ukraine".

Avant ce voyage, la présidence russe avait fait savoir que les dirigeants parleraient de la réduction de la production de pétrole dans le cadre de l'Opep+, une alliance de pays exportateurs de pétrole et de partenaires, dont la Russie est membre.


Vladimir Poutine ne s'est en revanche pas rendu à la COP28, qui se déroule à Dubaï.


"Assurance"


Le président russe, traité en paria par les Occidentaux, a été absent des précédentes grandes rencontres internationales: le sommet du G20 en Inde en septembre et celui des BRICS en Afrique du Sud en août. 


Officiellement, M. Poutine affirme éviter ces réunions pour ne pas
"causer de problèmes"
aux organisateurs. Reste que le mandat d'arrêt de la CPI entrave ses déplacements car il pourrait théoriquement être arrêté s'il se rendait dans un pays membre.

Vladimir Poutine privilégiait ces derniers temps les déplacements en terres très amicales.


En octobre, il avait été reçu en Chine par son homologue, Xi Jinping, en marge du forum des Nouvelles routes de la soie. Quelques jours auparavant, il s'était rendu au Kirghizstan pour son premier voyage à l'étranger depuis le mandat d'arrêt émis par la CPI.


Mais le chef de l'État russe voit un contexte international plus favorable à ses intérêts.

La contre-offensive ukrainienne, très attendue, s'est fracassée cet été contre les défenses russes. Quant au soutien jusqu'alors inconditionnel des Occidentaux à Kiev, il montre des signes d'effritement, à la faveur des divisions politiques, comme l'espérait le Kremlin.


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