Le Pakistan, avec une population de 220 millions d'habitants, est depuis longtemps dans une situation économique précaire, qui s'est encore aggravée récemment avec une forte hausse du coût de la vie.
Selon des données déclassifiées au cours du week-end par le gouvernement, les membres de l'élite politique et administrative pakistanaise ont bénéficié depuis 2002, dans le cadre de leurs fonctions, d'une liste faramineuse de produits de luxe.
Ils peuvent cependant aussi acquérir les présents les plus chers en bénéficiant d'une forte réduction.
Mardi, la ministre de l'Information, Marriyum Aurangzeb, a annoncé que le gouvernement allait introduire une nouvelle limite stipulant que les cadeaux d'une valeur supérieure à 300 dollars (280 euros) ne pourraient plus être rachetés et conservés par leurs destinataires.
Les archives montrent que l'ancien dirigeant militaire Perez Musharraf, décédé en février, avait gardé un collier en perles valant 250 dollars en 2006 en payant seulement 750 roupies, soit à peine 11 euros en vertu du taux de change de l'époque.
L'ancien président Asif Ali Zardari a reçu trois véhicules blindés deux ans après la mort de son épouse Benazir Bhutto, première femme de l'ère moderne à avoir dirigé un pays musulman, tuée dans un attentat suicide en 2007.
Le SUV Toyota et les deux BMW valaient environ 1,6 million de dollars mais M. Zardari avait payé l'équivalent de seulement 240.000 dollars pour les garder.
La couronne en or de 21 carats, valant 500 dollars, avait été acquise en 2005 pour un près d'un dixième de sa valeur par Shaukat Aziz, alors Premier ministre.
Comme les dizaines d'autres personnes figurant sur cette liste laquelle ne détaille pas les donateurs, l'ancien Premier ministre Imran Khan a saisi cette opportunité pour acheter en 2018 pour environ 6.000 dollars une Rolex estimée à près de 32.000 dollars.
M. Khan, qui a été renversé en avril 2022 par une motion de censure mais reste très populaire, est accusé devant les tribunaux de ne pas avoir déclaré l'ensemble des cadeaux diplomatiques reçus sous son mandat et d'avoir gagné de l'argent en en revendant certains.