Ce rappel à l'ordre, intervenu lundi en fin de journée, montre à quel point les relations entre M. Khan et la puissante armée du pays se sont détériorées.
Depuis, l'homme politique fait pression sur le fragile gouvernement de coalition pour qu'il organise des élections anticipées avant octobre.
Lors d'un rassemblement organisé ce week-end à Lahore (est), M. Khan a de nouveau affirmé que le major-général Faisal Naseer, officier supérieur des services de renseignement, était impliqué dans la tentative d'assassinat, début novembre 2022, au cours de laquelle il a reçu une balle dans la jambe.
Les critiques à l'encontre de l'institution militaire sont rares au Pakistan, où les chefs de l'armée exercent une influence considérable sur la politique intérieure et la politique étrangère. Ils sont depuis longtemps accusés d'interférer dans l'ascension et la chute des gouvernements.
Officiellement, cette tentative d’assassinat au cours de laquelle M. Khan a été blessé à la jambe est l'œuvre d'un tireur solitaire, qui dans une vidéo diffusée par la police avoue être l'auteur de l'agression et se trouve désormais en détention.
M. Khan est visé par plusieurs dizaines d'affaires judiciaires depuis son éviction, une tactique utilisée par les différents gouvernements pakistanais pour réduire au silence leurs opposants, estiment des analystes. Il doit à nouveau comparaître devant un tribunal mardi.
L'armée pakistanaise, la sixième du monde, exerce une immense influence dans le pays et a organisé au moins trois coups d'État depuis l'indépendance en 1947, régnant pendant plus de trente ans.
À l'approche des élections nationales d'octobre, une myriade d'actions pour d'obtenir des votes anticipés dans les assemblées provinciales, qui se tiennent généralement en même temps, sont en cours d'examen devant les tribunaux.
Des années de mauvaise gestion financière et d'instabilité politique ont poussé l'économie pakistanaise au bord de l'effondrement, une situation exacerbée par une crise énergétique mondiale et des inondations dévastatrices qui ont laissé un tiers du pays sous l'eau l'année dernière.