Ouzbékistan: le président assure vouloir "raviver l'opposition"

17:0118/11/2024, lundi
AFP
Le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev.
Crédit Photo : VYACHESLAV OSELEDKO / AFP
Le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev.

Le dirigeant de l'Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev, a assuré lundi vouloir "raviver l'opposition" au sein du Parlement de ce pays d'Asie centrale, dont le régime reste considéré comme autoritaire par des ONG, malgré des promesses de libéralisation.

"Notre président a dit qu'il était nécessaire de raviver l'opposition"
, a indiqué sur Telegram son porte-parole, Sherzod Asadov.

Le dirigeant ouzbek s'exprimait devant les 150 députés élus lors des législatives de fin octobre, remportées sans surprise par le parti présidentiel. Lors de ce scrutin, seules cinq formations, toutes peu ou prou loyales au président, avaient été autorisées à présenter des candidats.

Dans son discours, le président, élu en 2016 à la tête de ce pays d’environ 35 millions d’habitants, a proposé "qu'une fois par trimestre, les députés de l'opposition puissent poser au moins une question dans le cadre des questions au gouvernement".


"Lors des dernières élections, les programmes des partis politiques différaient les uns des autres, et nous avons clairement pu voir la lutte des différentes idéologies politiques"
, a assuré Chavkat Mirzioïev, toujours cité par son porte-parole.

Un constat éloigné de celui des observateurs internationaux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui avaient regretté "l'environnement politique toujours limité n'offrant pas aux électeurs de véritable choix".


Mi-novembre, les autorités ont également annoncé l'introduction prochaine d'un
"examen moral"
pour vérifier le contenu des médias, des chansons ou encore des films avant leur publication en Ouzbékistan. Cette initiative s’inscrit dans un cadre réglementaire renforcé dans cette ex-république soviétique laïque à majorité musulmane.

Depuis l'élection de M. Mirzioïev, après un quart de siècle de relative isolation, l’Ouzbékistan s’est ouvert au monde, attirant des investissements étrangers et développant le tourisme.


Cependant, l'opposition politique et la société civile demeurent quasiment inexistantes, tandis que la presse et l'économie restent majoritairement contrôlées par l'État.


Le pays a également chuté dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, passant en 2024 à la 148e position sur 180 pays, après une courte période d'amélioration.


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