- 25.11.2024, lundi
- 23:11
Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a promis jeudi de mener des enquêtes sur la "corruption généralisée" qui, selon lui, sévissait sous le régime précédent, avant avril 2024. Il a accusé l'ancien gouvernement d'avoir manipulé les chiffres des finances publiques.
"La politique d'endettement effrénée suivie sous le président Macky Sall a conduit à une utilisation non transparente des ressources, favorable à une corruption généralisée",
a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Il a dénoncé une
"méthodologie"
visant à détourner massivement les fonds publics.
Nommé Premier ministre en avril après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle, M. Sonko dressait un état des lieux des finances publiques.
Il a accusé les anciennes autorités de falsification des chiffres, notamment concernant la dette, il déclare:
Nous étions loin de nous imaginer que les choses étaient aussi catastrophiques.
"Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires et a manipulé les chiffres pour donner une image économique qui n'a rien à voir avec la réalité"
, a-t-il ajouté. Il a insisté sur la nécessité de
"situer les responsabilités",
citant notamment d'anciens ministres des Finances et l'ex-président Sall.
Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a souligné que les soupçons de manipulation pourraient avoir des répercussions judiciaires, avec des autorités compétentes déjà saisies de l'affaire.
Cette conférence de presse, la première du nouveau gouvernement, était très attendue. Six mois après leur arrivée au pouvoir, M. Faye et M. Sonko n'ont pas encore dévoilé de plan d'action détaillé, malgré les attentes d'une population jeune, confrontée au chômage et à la précarité.
Les élections législatives du 17 novembre prochain s'annoncent cruciales pour le nouveau pouvoir. Pour préparer cette échéance, le président Faye a récemment dissous l'Assemblée nationale, où l'ancien régime conservait une majorité.
En septembre, le Fonds monétaire international avait déjà prédit une détérioration des perspectives économiques du Sénégal, recommandant des
"mesures fortes".
Parallèlement, l'Agence nationale de la statistique a révélé un taux de chômage en hausse de 21,6% au deuxième trimestre.
Les départs massifs de Sénégalais vers l'Europe se poursuivent, avec des dizaines de morts dans l'Atlantique cette année.
Le gouvernement a annoncé le lancement d'un
"agenda national de transformation"
pour le 7 octobre.
Sur les mesures économiques, Ousmane Sonko et son équipe projettent de ramener la dette publique de 83,7% du PIB en 2023 à moins de 70% et de réduire le déficit budgétaire à 3%.
Ils prévoient également un élargissement de l'assiette fiscale, une rationalisation des dépenses et une suppression des subventions énergétiques.
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