Le groupe français de l'uranium Orano dit avoir perdu le contrôle de sa filiale minière au Niger

15:584/12/2024, mercredi
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En juin dernier, le Niger avait retiré à Orano le permis d'exploitation du méga-gisement d'Imouraren, dont les réserves sont estimées à 200 000 tonnes d'uranium.
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En juin dernier, le Niger avait retiré à Orano le permis d'exploitation du méga-gisement d'Imouraren, dont les réserves sont estimées à 200 000 tonnes d'uranium.

Le groupe français de l'uranium Orano a annoncé mercredi que les autorités nigériennes avaient pris le contrôle opérationnel de sa filiale minière, la Société des mines de l'Aïr (Somaïr).

Le conseil d'administration de la Somaïr est composé à 64,3 % d'Orano et à 36,6 % par l'État nigérien. Cependant, les tensions autour de la souveraineté sur l'uranium ont conduit Niamey à renforcer son emprise sur le secteur.


En juin dernier, le Niger avait retiré à Orano le permis d'exploitation du méga-gisement d'Imouraren, dont les réserves sont estimées à 200 000 tonnes d'uranium. Fin octobre, Orano avait décidé de suspendre ses activités à partir du 31 octobre, évoquant une
"situation fortement dégradée"
et l'impossibilité de poursuivre son travail dans le pays.

Dans un communiqué publié mercredi, le groupe français dénonce des
"ingérences"
dans la gouvernance de la Somaïr.
"Depuis plusieurs mois, nous alertons sur les décisions du conseil d'administration qui ne sont plus appliquées. De fait, les autorités nigériennes ont pris le contrôle opérationnel de la société"
, précise Orano.

Le 12 novembre, le conseil d'administration avait décidé de suspendre les dépenses liées aux activités d'extraction pour préserver les salaires et l'intégrité des installations industrielles. Cependant, une délégation proche du pouvoir nigérien avait encouragé les employés à continuer l'exploitation, aggravant la situation financière de la société selon Orano.


Lors d'une réunion tenue le 3 décembre, les représentants nigériens ont confirmé leur refus d'exporter la production actuelle. En conséquence, 1 050 tonnes de concentré d'uranium issues des stocks de 2023 et 2024, évaluées à environ 300 millions d'euros, restent bloquées. Cette quantité représente près de la moitié de la production annuelle moyenne du site.

Orano, dont le capital est détenu à 90 % par l'État français, souligne que cette situation met à mal les opérations au Niger, un pays qui représente 4,7 % de la production mondiale d'uranium naturel, selon l'Agence d'approvisionnement d'Euratom (ESA).


Par ailleurs, le ministre nigérien des Mines, Ousmane Abarchi, avait invité en novembre des sociétés russes à explorer et exploiter les ressources naturelles du pays, accentuant les divergences avec le groupe français.


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