Crédit Photo : DELPHINE MAYEUR / AFP
Des gendarmes français devant le siège de l'Union Calédonienne (UC), après l'intervention de la police dans les locaux de l'UC, où devait se tenir une conférence de presse de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), à Nouméa, le 19 juin 2024.
Un homme a été tué mercredi par les forces de l'ordre en Nouvelle-Calédonie, ce qui porte à dix le nombre de morts depuis le début des troubles dans l'archipel français du Pacifique sud voici près de deux mois, a-t-on appris auprès du parquet de Nouméa.
Les faits se sont produits à la tribu kanak Saint-Louis, dans l'est de l'agglomération de Nouméa et le sud de l'île principale, a-t-on indiqué de même source, sans précision sur les circonstances.
La victime a été touchée par un tir de riposte à longue distance effectué par un gendarme du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) lors d'une opération de déblocage d'une route, selon une source proche de l'enquête.
Alors que les gendarmes étaient ciblés par des tirs d'armes à feu, le GIGN, engagé en appui de cette opération, a localisé le tireur et a riposté, selon la version relayée par cette source.
D'après une deuxième source proche de l'enquête, les gendarmes étaient en opération pour interpeller des auteurs de tirs d'armes à feu, très réguliers dans cette tribu, lorsqu'ils ont été pris à partie.
L'archipel est en proie à de violents troubles depuis le 13 mai, nés de la contestation d'un projet de réforme du corps électoral pour les élections provinciales calédoniennes, cruciales dans le territoire.
Ce projet de loi constitutionnelle, accusé par les indépendantistes de marginaliser le poids du peuple autochtone kanak, a été suspendu par le président Emmanuel Macron en juin, trois jours après la dissolution de l'Assemblée nationale française.
Mais les troubles perdurent depuis dans le territoire océanien, qui a connu ces deux derniers mois les plus graves violences survenues localement depuis les années 1980. Elles ont fait à ce jour dix morts, dont deux gendarmes, et des dégâts matériels considérables (incendies, destructions, pillages...).
Un regain de tension a été constaté après un vaste coup de filet dans les milieux indépendantistes mené à partir du 19 juin.
Treize personnes, auxquelles il est reproché un rôle dans l'orchestration des émeutes sur le "Caillou", le surnom de la Grande-Terre, l'île principale, ont été inculpées.
Cinq d'entre elles sont incarcérées en métropole, dont Christian Tein, le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), accusée par les autorités d'avoir organisé les violences.
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