Muhammadu Sanusi II, 62 ans, est redevenu l'émir de Kano, un État dont il s'était aliéné le gouverneur d'alors, Abdullahi Ganduje, en s'opposant à sa réélection. Cela lui avait valu d'être "détrôné" manu militari pour "irrespect" et "insubordination" en 2020, après un vote du Parlement local, et conduit sous escorte policière dans un autre État nigérian.
Cet ancien gouverneur de la banque centrale, réputé pour son franc-parler et partisan du changement social, n'avait pas non plus épargné de ses critiques les leaders religieux et politiques de la ville de Kano, la plus grande du nord du Nigeria, principalement peuplée de musulmans.
Les chefs traditionnels ont perdu leur pouvoir politique durant la colonisation britannique, mais l'influence de ces gardiens de la culture traditionnelle reste très importante dans la société.
Il avait été écarté de la Banque centrale en 2014 après avoir dénoncé des détournements de fonds massifs dans l'industrie du pétrole.