Crédit Photo : Benson Ibeabuchi / AFP
Des manifestants brandissent des pancartes lors de la manifestation nationale du Joint Action Front (JAF) et de la Coalition for Revolution (CORE) contre les politiques du président nigérian Bola Tinubu, à Lagos, le 26 février 2024.
Les syndicats nigérians ont entamé mardi des pourparlers avec le gouvernement afin de statuer sur le nouveau salaire minimum nigérian, au deuxième jour d'une grève nationale illimitée qui perturbe les vols internes et les bâtiments appartenant à l'État.
Ce mouvement, mené par les principaux syndicats du Nigeria, le Congrès du travail du Nigeria (NLC) et le Congrès des syndicats (TUC), intervient alors que le pays le plus peuplé d'Afrique doit faire face à une inflation galopante et à une dépréciation de sa monnaie face au dollar.
En ce deuxième jour de grève, dans la capitale Abuja, certains employés ministériels ont repris le travail, mais la plupart des bureaux et le bâtiment de l'Assemblée nationale étaient toujours fermés, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les membres du syndicat de l'aviation étaient rassemblés mardi matin devant l'entrée fermée de l'aéroport domestique de Lagos, la capitale économique du pays.
Lundi, les compagnies locales Ibom Air, Air Peace et United Nigeria ont toutes signalé des perturbations ou des suspensions de vols.
Mais les vols internationaux étaient toujours assurés mardi, selon le porte-parole de l'Autorité fédérale des aéroports du Nigeria.
Lundi, les travailleurs mobilisés avaient coupé le réseau électrique national, bloqué les vols intérieurs et fermé la plupart des bureaux fédéraux, des ports, des stations-service et des tribunaux pour exiger du gouvernement qu'il augmente le salaire minimum au Nigeria de 60 000 nairas (37 euros) à 494 000 nairas (environ 305 euros).
Lundi en fin de journée, le gouvernement a déclaré que les syndicats avaient accepté une semaine de négociations pour parvenir à un accord.
"Nous devons nous réunir avec nos différents membres, et jusque-là nous sommes en grève aujourd'hui 4 juin",
a déclaré le NLC dans un communiqué publié sur le réseau social X, anciennement Twitter.
Le gouvernement a indiqué lundi en fin de journée qu'il
"s'engageait à ce que le salaire minimum national soit supérieur à 60 000 nairas"
, mais également à se réunir avec les syndicats
"chaque jour de la semaine prochaine"
afin de parvenir à un accord.
Les syndicats protestent également contre la hausse des tarifs de l'électricité, qui ont augmenté après une des réformes économiques introduites par le président Bola Ahmed Tinubu.
Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, M. Tinubu a mis fin à la subvention des carburants et au contrôle des changes, ce qui a entraîné un triplement des prix de l'essence et une hausse du coût de la vie, le naira ayant chuté par rapport au dollar.
Les mesures ont durement touché le pouvoir d'achat de la population, et le gouvernement nigérian a demandé aux Nigérians de laisser le temps aux réformes de porter leurs fruits, affirmant qu'elles attireraient davantage d'investissements étrangers.
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