Niger: le patron d'un quotidien écroué pour "atteinte à la défense nationale"

La rédaction
12:1230/04/2024, Salı
AFP
Des agents de la police nationale nigérienne montent la garde alors que des partisans du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) manifestent devant la base aérienne nigéro-française de Niamey, le 30 août 2023, pour exiger le départ de l'armée française du Niger.
Crédit Photo : AFP / Archive
Des agents de la police nationale nigérienne montent la garde alors que des partisans du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) manifestent devant la base aérienne nigéro-française de Niamey, le 30 août 2023, pour exiger le départ de l'armée française du Niger.

Le directeur de L'Enquêteur, le plus important quotidien privé du Niger, a été écroué lundi à la prison de Niamey pour "atteinte à la défense nationale", a indiqué son avocat.

"Idrissa Soumana Maiga a été placé lundi après-midi sous mandat de dépôt à la prison de Niamey par un juge d'instruction pour le chef 'd'atteinte à la défense nationale'"
, a déclaré Me Kafougou Ousmane Ben.

Selon lui, l'inculpation de son client est liée à un article paru le 25 avril dans L'Enquêteur sous le titre:
"Installation présumée d'équipements d'écoute par des agents russes sur les bâtiments officiels". "Qui cherche-t-on précisément à surveiller et pourquoi ?",
écrivait notamment le quotidien.

M. Soumana Maiga avait été placé en garde-à-vue jeudi et a été entendu lundi par un juge d'instruction, selon un communiqué du Cadre d'actions des professionnels de médias (CAPM), regroupement de journalistes locaux récemment créé qui a exigé sa
"libération".

Le Niger a perdu deux places en un an dans un classement de la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières (RSF), passant de 59e en 2022 à 61e en 2023.


Après le coup d'État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, le nouveau régime militaire a rapidement exigé et obtenu le départ des soldats de l'ex-puissance coloniale française, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des militaires et confrontés à la violence terroriste.


Le 10 avril, une centaine d'instructeurs russes sont arrivés à Niamey et le Niger a également réceptionné sa première livraison de matériel militaire russe.

Les instructeurs russes vont installer au Niger
"un système de défense anti-aérien"
et
"assureront une formation de qualité"
aux militaires nigériens
"pour son utilisation efficiente",
selon les autorités.

En mars, Niamey avait dénoncé l'accord de coopération militaire en vigueur avec les États-Unis, estimant que la présence des forces américaines, déployées dans le cadre de la lutte antiterroriste, était désormais
"illégale".

Washington a accepté mi-avril de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et des
"discussions"
sont toujours en cours à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

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