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Niger: la CEDEAO a-t-elle les moyens de sa politique ?

Le Niger a été le théâtre d'un coup d'État le 26 juillet dernier à l'initiative des militaires dans le "Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP)". La CEDEAO a depuis lors lancé des sanctions contre le pays et les putschistes et n'écarte pas l'idée d'une intervention militaire pour restaurer Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Mais ces décisions restent pour le moment infructueuses.

La rédaction
14:41 - 7/09/2023 jeudi
MAJ: 16:33 - 7/09/2023 jeudi
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Crédit photo: PIUS UTOMI EKPEI / AFP
Crédit photo: PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Les militaires ont invoqué la détérioration de la sécurité et la mauvaise gestion économique et sociale comme motifs de leur action. Deux jours plus tard, le général Abdourahamane Tchiani, chef de la garde présidentielle du Niger, est apparu à la télévision publique en tant que nouveau dirigeant du pays.


La prise de pouvoir par les militaires a été largement condamnée, tant en Afrique qu'en Occident. Les dirigeants de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont exigé la libération et la réintégration dans un délai de 7 jours du président destitué Mohamed Bazoum dans ses fonctions lors d'une réunion extraordinaire le 30 juillet à Abuja, au Nigeria.

De plus, ils ont annoncé des sanctions, telles que la fermeture des frontières entre le Niger et les pays membres de la CEDEAO, l'interdiction de voyager pour les militaires au pouvoir et leurs familles, ainsi que la suspension de toutes les transactions commerciales avec le Niger. La CEDEAO a également brandi la menace d'une intervention militaire.


Cependant, près d'un mois plus tard, malgré les actions qui renforcent le pouvoir des militaires, la CEDEAO semble réduire la pression. La question se pose de savoir si elle dispose réellement de tous les moyens pour mettre ses menaces à exécution.


La CEDEAO, une organisation régionale qui vise à promouvoir la paix, la stabilité et le développement économique en Afrique de l'Ouest, a été confrontée à un défi majeur ces dernières années, à savoir la succession de coups d'État dans la région. Les sanctions économiques imposées aux régimes militaires n'ont pas eu l'effet dissuasif escompté.

Le Niger, enclavé en Afrique de l'Ouest, a une histoire politique marquée par l'instabilité et les transitions démocratiques. Les défis socio-économiques, la faiblesse des institutions étatiques et la lutte pour le contrôle des ressources naturelles ont contribué à la fragilité de la gouvernance. Le coup d'État des militaires pourrait être perçu comme un événement salutaire précurseur d'un changement pour la population.


L'adhésion des populations aux actions des nouvelles autorités militaires rend difficile une éventuelle intervention militaire de la force d'attente de la CEDEAO. De plus, il existe des dissensions au sein de l'appareil dirigeant de la CEDEAO concernant une intervention militaire au Niger, et l'influence d'acteurs étrangers au sein de l'organisation la discrédite.


Une intervention militaire présente des risques importants, notamment la résistance armée des forces au pouvoir au Niger, des perturbations économiques et humanitaires, et des implications diplomatiques et politiques. Par conséquent, la CEDEAO explore des alternatives, notamment la pression diplomatique.

La crise politique au Niger met en lumière les défis auxquels la CEDEAO est confrontée en matière de politique étrangère et de sécurité, et la question d'une réforme profonde de l'organisation se pose désormais.


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