Crédit photo: Issouf SANOGO / AFP
Après le décès de neuf enfants dans un village de Côte d'Ivoire situé près de Bouaké (centre), le ministère de la Santé a émis une "forte suspicion" d'intoxication alimentaire, a déclaré mercredi son directeur de cabinet, Charles Koffi Aka.
"Il s'agit d'une forte suspicion de toxi-infection alimentaire collective suite à une consommation de bouillie de maïs contaminée par les herbicides"
, survenue dans le village de Niangban, à 27 kilomètres de Bouaké, a-t-il affirmé, cité dans un communiqué du ministère.
"Au total, 71 cas dont 9 décès ont été enregistrés"
, et ce
"chez les enfants de moins de 15 ans, suite à la consommation de la bouillie de maïs. Quatre des enfants décédés"
sont ceux de la famille qui a préparé la bouillie contaminée, indique le document.
Le ministère explique que
"l'inspection de la chambre où est stocké le maïs ayant servi à la préparation de la bouillie, a permis de découvrir trois bidons d'herbicide et de la farine de maïs étalée pour (le) séchage"
.
Il assure que
"deux patients sont hospitalisés au CHU de Bouaké et sont pris en charge"
, et qu'
"une équipe de veille a été mise en place dans le village, pour une détection rapide des cas et leur transfert immédiat au CHU"
.
Après la consommation du plat vendredi et samedi, des premiers cas de
"gastroentérite non fébrile"
et de
ont été constatés dimanche, selon le ministère.
"Des prélèvements des sécrétions des patients (vomissures, urines, sang, sueur, selles) ainsi que des aliments consommés ont été acheminés à l'INHP (Institut national d'hygiène publique) et transférés dans des laboratoires compétents pour analyses"
, a indiqué M. Koffi Aka.
Selon lui,
"aucun nouveau cas n'a été enregistré depuis 48 heures dans le village"
.
Il a également souligné
"une récurrence des épisodes de toxi-infection alimentaire collective (TIAC)"
en Côte d'Ivoire,
.
"Depuis le début de l'année 2023, 5 épisodes de TIAC ont été détectés avec 131 cas dont 32 décès soit une létalité de 24,4%"
, a-t-il précisé.
M. Koffi Aka a expliqué cette situation par différents facteurs, notamment
"l'insuffisance d'hygiène alimentaire dans les ménages et dans les établissements de restauration collective"
, et
"l'utilisation abusive et anarchique des pesticides".
En février, dans le village de Kpo-Kahankro, également proche de Bouaké, deux personnes avaient été condamnées à cinq ans de prison après une contamination au clostridium, bactérie qui avait fait 16 morts selon un bilan officiel, 21 selon les villageois.
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