La Mongolie, enclavée entre la Chine et la Russie, s'étend sur un vaste territoire grand comme trois fois la France et composé de montagnes et de plateaux vallonnés.
Mais un froid extrême couplé aux plus importantes chutes de neige dans le pays depuis 1975 ont créé cette année des conditions invivables pour le bétail des nomades de Mongolie.
Ceux-ci représentent environ un tiers de la population du pays, qui compte près de 3,3 millions d'habitants.
Le gouvernement mongol évalue leur nombre à plus de deux millions de bêtes, un chiffre amené à augmenter avec la prolongation de l'hiver jusqu'en avril selon un rapport des Nations unies. Fin 2023, la Mongolie comptait 64,7 millions de têtes, dont des moutons, chèvres, chevaux et vaches, selon les données officielles.
Ce phénomène naturel dévastateur qui rend inaccessible l'herbe au bétail est connu sous le nom de "dzud".
Caractérisé par un hiver extrêmement rigoureux et de fortes chutes de neige, le "dzud" survient habituellement une fois tous les douze ans environ, mais ce phénomène semble se reproduire bien plus fréquemment désormais, en raison du changement climatique, indique les Nations unies.
Six dzuds ont déjà frappé le pays ces dix dernières années, y compris lors de l'hiver 2022-2023 lorsque 4,4 millions d'animaux sont morts de faim.
Mais le phénomène a été exacerbé cet hiver par une sécheresse estivale qui a raréfié les pâturages l'été dernier et empêché les bêtes de se nourrir suffisamment pour supporter ensuite les rigueurs hivernales.
Selon l'ONU, 70% du territoire de la Mongolie est actuellement touché par un "dzud" ou s'approche du climat caractéristique d'un dzud.
Or, à la même époque en 2023, ce chiffre s'élevait à 17%.
Dans la steppe, la glace qui empêche les bêtes d'accéder à l'herbe ne laisse aux éleveurs d'autre choix que de s'endetter pour acheter de la nourriture à leur bétail.
Mais les éleveurs nomades bloqués par la neige se retrouvent pris au piège dans des zones particulièrement froides et ne peuvent se rendre dans les villes où s'achète la pâture.
Le gouvernement mongol a promis de venir en aide aux éleveurs en leur distribuant du foin, afin d'éviter de nouvelles pertes.
Comme Tuvshinbayar Byambaa, les nomades prient pour qu'un temps plus chaud vienne mettre fin à ce phénomène climatique.
Lors de l'hiver 2010-2011, un "dzud" dévastateur avait tué plus de 10 millions de bêtes, soit à l'époque près d'un quart du cheptel total de la Mongolie.