Dans son allocution d’ouverture de ce conclave, marqué par la présence de directeurs de banques centrales africaines et d'experts africains, le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, a mis l’accent sur l’importance des envois de la diaspora africaine dans l’économie de leurs pays et dans le quotidien des ménages, rappelant que les transferts monétaires vers le continent se sont élevés à 85 milliards de dollars en 2019 et 78,4 milliards de dollars en 2020 et représentent une contribution moyenne comprise entre 7 et 10% du PIB de les différents pays africains.
Ces transferts, fait savoir le chef de la diplomatie togolaise, représentent plus de 20% du PIB de certains pays comme le Cap Vert, la Gambie et le Lesotho. Au Togo les transferts financiers représentent entre 8% et 10% du PIB.
Selon le dernier rapport de la banque mondiale, les envois des fonds des migrants africains vers leurs pays d’origine ont connu une augmentation de 6,2%. Les principaux pays bénéficiaires sont le Nigeria, le Ghana, le Kenya et le Sénégal.
Selon lui, ces transferts sont astreints à des taux exorbitants et les retenues pratiquées par les organismes de transfert peuvent, selon certaines études, atteindre 15% représentant ainsi quelque 1,6 milliard d’euros de manque à gagner pour le continent africain.
Pour y remédier, le ministre togolais recommande de mener des réflexions approfondies pour trouver des approches de solutions innovantes à même de répondre au besoin d’optimisation des transferts de fonds de la diaspora.
Par ailleurs, le développement de solutions technologiques innovantes pour les envois de fonds permettrait, selon le ministre, de réduire les frais, d’accélérer les transactions, de renforcer la sécurité et de lier les envois de fonds à une gamme complète de services financiers afin d’inciter les migrants et les membres de leurs familles à investir dans les économies africaines.
Ce forum constitue l’un des projets prioritaires du plan d’action de la décennie des racines africaines et de la diaspora africaine. Cette décision, qui intervient sur proposition du Togo, a pour objectif de replacer les diasporas africaines et les afro-descendants au cœur des priorités des instances de l’organisation continentale et de ses États membres, vise à mobiliser et à canaliser les contributions des Africains vivant à l’extérieur en vue de la réalisation des programmes de développement du continent.
En réduisant de manière substantielle les frais de transferts, d’importantes ressources financières pourraient être dégagées chaque année au profit des ménages les plus vulnérables et orientées vers des investissements productifs créateurs d’emplois.