Chacun dit avoir pris l'avantage sur l'autre au cours de ces affrontements, généralement localisés par différentes sources à quelques dizaines de kilomètres de Kidal. Aucun bilan humain, matériel ou tactique n'a pu être établi de manière indépendante.
La collecte de l'information est compliquée par l'impossibilité d'accéder au terrain pour des raisons d'insécurité et d'éloignement, parmi d'autres facteurs. Les rebelles séparatistes ont fait couper vendredi le réseau de téléphone à Kidal, possible anticipation d'une offensive de l'armée.
Un élu local s'exprimant sous le couvert de l'anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet a fait état de tirs de roquettes près de Kidal. Un autre élu a dit avoir vu des avions de l'armée voler en direction de Kidal et des soldats quitter Anéfis, à environ 110 km au sud, avec des armes lourdes dimanche matin.
Les quelques dizaines de milliers d'habitants de Kidal, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l'Algérie, s'attendaient à la confrontation depuis que la rébellion touareg, après s'être soulevée en 2012 et avoir accepté de cesser le feu en 2014, a repris les armes en août.
Le nord du Mali est le théâtre depuis août d'une escalade entre les acteurs présents. Le retrait de la Mission de l'ONU (Minusma), poussée vers la sortie par la junte, a déclenché une course pour le contrôle du territoire, les autorités centrales réclamant la restitution des camps, les rebelles s'y opposant et les terroristes tâchant d'en profiter pour affermir leur emprise.
L'évacuation par la Minusma de son camp de Kidal, achevée il y a quelques jours, s'annonçait comme la plus inflammable.
L'insoumission de Kidal et de sa région, où l'armée a subi d'humiliantes défaites entre 2012 et 2014, est un motif ancien d'irritation à Bamako, y compris pour les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 et qui ont fait de la restauration de la souveraineté territoriale leur mantra.