Macron se veut rassurant à l'Otan et reçoit un soutien appuyé de Scholz

14:2712/07/2024, Cuma
AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.

Le président Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi les engagements de la France sur l'Ukraine, l'Europe et l'Otan, malgré la crise politique dans laquelle elle est plongée, et reçu un soutien appuyé du chancelier allemand Olaf Scholz durant le sommet de l'Alliance à Washington.

"J'ai pu confirmer à l'ensemble de mes homologues et alliés que la France aurait une approche de continuité de ses engagements internationaux, qu'il s'agisse de l'Europe, de l'Alliance ou du soutien à l'Ukraine, car les forces politiques qui constituent une majorité à l'Assemblée sont en faveur de ces lignes",
a-t-il déclaré à l'issue du sommet.

"En aucun cas ce sont les forces qui les remettaient en cause qui ont dégagé une majorité et ça les a rassurés"
, a-t-il insisté, visant les extrêmes droite (Rassemblement national, RN) et gauche (France insoumise).

La France est plongée dans l'incertitude depuis la dissolution de l'Assemblée nationale par le chef de l'Etat le 9 juin, les élections législatives du 30 juin et 7 juillet n'ayant dégagé aucune majorité claire.

"Par ailleurs, la France a une Constitution claire en ces domaines qui permet d'assurer la continuité de sa politique étrangère et sa crédibilité internationale"
, a encore souligné le chef de l'Etat.

Les Alliés redoutaient qu'une victoire du RN ne remette en cause le soutien militaire de la France à l'Ukraine, ses engagements financiers au sein de l'Otan et son rôle moteur dans la construction européenne.

Mais l'extrême droite, créditée d'une possible majorité absolue avant le second tour, a finalement terminé troisième du scrutin, derrière la gauche et le camp présidentiel. 


Selon le président, La France insoumise (LFI), qui revendique la victoire au sein d'un Front populaire avec les socialistes, les écologistes et les communistes, pose aussi problème car elle
"questionne notre dissuasion".

"Président fort"


Emmanuel Macron appelle pour sa part à la formation d'une coalition associant toutes les
"forces républicaines"
et excluant de facto le RN comme LFI.

Le président a assuré avoir fait entendre
"une voix forte"
de la France durant le sommet, alors que la situation politique à Paris était dans tous les esprits.

Olaf Scholz a déclaré:


Il incombe maintenant aux responsables politiques de trouver une solution et d'en tirer parti. Je suis très confiant sur le fait qu'ils finiront par le faire.

L'Allemagne a elle-même une longue tradition de gouvernements de coalition, y compris entre adversaires chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates qui dominent la vie politique allemande depuis 1949.

Soulignant avoir eu un
"très bon échange avec (son) ami Emmanuel Macron"
mercredi en marge du sommet, le chancelier a ajouté:

La France a un président fort, qui agit sur la scène internationale.

"La France sera sur la scène internationale un partenaire important, un partenaire solide pour nous tous et particulièrement pour l'Allemagne",
a encore indiqué M. Scholz.

Emmanuel Macron lui a expliqué à quoi une coalition pourrait ressembler en France, avec un certain nombre de
"paramètres"
tels que le soutien à l'Ukraine, l'engagement européen, la transition verte et la stabilité fiscale.

"Extraordinaire"


Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer, issu de la gauche, a lui aussi posé des questions sur le processus post-électoral.


Les deux dirigeants se sont entendus sur leur
"convergence au centre"
et ont convenu de se revoir plus longuement à l'occasion du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) le 18 juillet au Royaume-Uni, a relevé un participant.

Côté français, on réfute également tout affaiblissement du chef de l'Etat, malgré l'instabilité actuelle, en pointant au passage les
"marques de respect"
à son égard durant le sommet.

Au dîner des chefs d'Etat et de gouvernement mercredi à la Maison Blanche, Emmanuel Macron était assis face à Joe Biden, un
"choix"
de ce dernier, et à côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a-t-on relevé.

Pour la plupart des Alliés, habitués aux usages du régime parlementaire, les négociations de longue haleine pour former un gouvernement de coalition n'ont rien d'exceptionnel.


"Ce qui est assez extraordinaire pour nous, semble-t-il, est pour beaucoup de partenaires très ordinaire"
, souligne-t-on encore de source diplomatique française.

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