Mais cette fois, à l'ouverture de deux semaines de discussions jusqu'au 3 mars, un optimisme prudent semble de mise pour que cette session soit la bonne.
Les observateurs sont notamment encouragés par l'accord historique conclu en décembre à Montréal lors de la COP15 sur la biodiversité, où tous les pays du monde se sont engagés à protéger 30% de l'ensemble des terres et des océans d'ici 2030. Un défi quasi insurmontable sans inclure la haute mer, dont environ 1% seulement est protégé aujourd'hui.
La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes, et elle n'est donc sous la juridiction d'aucun pays.
Même si elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.
Les écosystèmes océaniques, menacés par le changement climatique, les pollutions en tous genres et la surpêche, fabriquent notamment la moitié de l'oxygène que nous respirons et limitent le réchauffement en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines.
Alors malgré l'optimisme affiché et les négociations informelles qui ont eu lieu depuis la dernière session en août pour faire avancer les choses, les défenseurs des océans mettent en garde contre un naufrage.
Le projet de texte sur la table, truffé de parenthèses et de multiples options, reflète les nombreux sujets contentieux encore en jeu.
Les modalités d'application de l'obligation d'évaluer l'impact sur l'environnement d'activités envisagées en haute mer ne font pas non plus l'unanimité.
Et la répartition des possibles bénéfices issus de l'exploitation des ressources génétiques de la haute mer, où industries pharmaceutiques, chimiques et cosmétiques espèrent découvrir des molécules miraculeuses, est un des points les plus tendus.
Faute de pouvoir conduire ces recherches coûteuses, les pays en développement craignent de passer à côté de retombées potentielles. Et lors de la session d'août, des observateurs avaient accusé les pays riches, notamment l'UE, d'avoir attendu la dernière minute pour faire un geste.
Parce qu'avec ce traité complexe et vaste, qui devra aussi composer avec d'autres organismes ayant aujourd'hui la main sur des morceaux de l'océan, sur la pêche ou l'exploitation minière des fonds marins, même s'il y a un accord, le diable est dans les détails, s'inquiètent les défenseurs des océans.