Crédit Photo : Katalina SIASAU / AFP
Les dirigeants des îles du Pacifique, (de gauche à droite) le Premier ministre des îles Cook Mark Brown, le Premier ministre des îles Salomon Jeremiah Manele, le Premier ministre des Tonga Hu'akavameiliku et le secrétaire général du Forum des îles du Pacifique Baron Waqa, annonçant la décision de la Facilité de résilience du Pacifique lors d'une réunion à Nuku'alofa, le 30 août 2024.
Taipei a fustigé "l'intervention arbitraire" de la Chine après que les dirigeants du Pacifique, réunis aux Tonga, ont republié samedi une déclaration commune sans mention de Taïwan, contrairement à une version précédente qui avait provoqué la colère de Pékin.
"Taïwan a condamné avec la plus grande fermeté l'intervention arbitraire et les actions déraisonnables de la Chine, qui compromettent la paix et la stabilité régionales"
, a déclaré le ministère taïwanais des Affaires étrangères dans un communiqué adressé à l'AFP.
Dans un communiqué diffusé vendredi, les dirigeants du Forum des îles du Pacifique (FIP) avaient
la validité d'un accord datant de 1992 permettant à Taïwan de participer aux discussions de l'alliance en tant que partenaire de développement. Cette mention a immédiatement provoqué l'ire de l'envoyé spécial de la Chine au Forum. Qian Bo à déclaré à la presse:
Ce doit être une erreur, ce n'est certainement pas le consensus (...) Il devrait y avoir une correction du texte.
Samedi matin, sans explication, le Forum des îles du Pacifique a publié une nouvelle version du communiqué, d'où le paragraphe concernant les
a été supprimé. Ni le Forum des îles du Pacifique ni les responsables chinois n'ont commenté immédiatement. M. Qian avait précédemment indiqué qu'il avait contacté le secrétariat de l'alliance pour clarifier la situation.
La Chine s'efforce d'exclure Taïwan des forums internationaux, considérant l'île démocratique comme une de ses provinces, et n'écarte pas l'option militaire pour réunir l'île au continent. Les deux parties sont séparées depuis 1949, lorsque la Chine est devenue communiste à l'issue d'une guerre civile.
Le Pacifique Sud était autrefois un bastion de soutiens à Taïwan, mais la Chine a activement courtisé les États de la région, convainquant notamment les îles Salomon et Kiribati de changer d'allégeance en 2019 pour se rapprocher de Pékin. Nauru a suivi cette voie. Cependant, les Palaos, les Îles Marshall et Tuvalu maintiennent toujours des relations diplomatiques avec Taipei, bien qu'ils subissent des pressions constantes pour y renoncer.
Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a indiqué avoir contacté ses trois alliés du Pacifique
"pour qu'ils communiquent activement avec le secrétariat du FIP"
dans le but de conserver la clause. Mais
"la décision finale des États membres a été d'utiliser l'esprit de diversité et d'inclusion de la -Voie du Pacifique- (...) et de publier un communiqué commun avec un consensus"
, a déclaré un porte-parole taïwanais.
"Ce communiqué ne remet pas en cause le statut de notre pays au sein du Forum des îles du Pacifique et n'exclut pas notre droit à participer au FIP à l'avenir"
, a ajouté le porte-parole, en remerciant les alliés de Taïwan ainsi que les pays partageant les mêmes idées pour leur soutien à la poursuite de la participation de l'île au FIP.
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