Le Pakistan demande au FMI de pouvoir faire "une pause"

17:359/01/2023, lundi
MAJ: 9/01/2023, lundi
AFP
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres (à gauche) s'entretient avec le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (à droite) au début d'une conférence sur la résilience au changement climatique à Genève, le 9 janvier 2023. @ Fabrice COFFRINI / AFP
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres (à gauche) s'entretient avec le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (à droite) au début d'une conférence sur la résilience au changement climatique à Genève, le 9 janvier 2023. @ Fabrice COFFRINI / AFP

Le Premier ministre du Pakistan, dévasté l'été dernier par des inondations catastrophiques, a demandé lundi au Fonds monétaire international de lui accorder "une pause".

"
Nous ferons tout notre possible pour remplir les termes et conditions"
du plan d'aide du FMI mais "
je suis constamment en train d'essayer de les convaincre de bien vouloir nous accorder une pause
" dans les réformes exigées pour débloquer les fonds prévus, a expliqué M. Shebaz Sharif à Genève. 

Il s'exprimait lors d'un point de presse en marge d'une grande conférence internationale où son pays espère récolter la moitié des 16,3 milliards de dollars dont il estime avoir besoin pour se reconstruire après des inondations liées au changement climatique et qui ont frappé plus de 33 millions de personnes.

Le ministre des Finances, Ishaq Dar, doit d'ailleurs rencontrer une délégation du FMI sur le bord du Léman lundi, a confirmé à l'AFP un ministre pakistanais ayant requis l'anonymat.

"Le dialogue se poursuit et je suis sûr qu'un de ces jours -bientôt- nous arriverons à la convaincre avec de la logique et des faits"
, a souligné le Premier ministre.
En guise de soutien, le patron de l'ONU, Antonio Guterres a ironisé au côté de M. Sharif: "
La stabilité économique est très importante. Le jour où nous serons tous morts, la stabilité économique sera parfaite
".

Le FMI avait octroyé un prêt de 6 milliards de dollars au Pakistan en 2019 dans le cadre d'un plan de sauvetage conclu avec le Premier ministre d'alors, Imran Khan. 

Ce plan d'aide -déboursé par tranche en fonction des progrès dans les réformes exigées par le Fonds-, a été suspendu à plusieurs reprises face à l'inertie du gouvernement pour prendre les mesures prévues par cet accord, notamment en matière fiscale.

De nombreuses mesures, très impopulaires, ont été décidées par le gouvernement de Shabbaz Sharif arrivé en avril et Islamabad a pour l'instant reçu seulement 3 milliards de dollars, dont un versement en août de 1,1 milliard.

L'examen du versement d'une nouvelle tranche est en cours et lors de la conférence à Genève, le ministre du développement du Royaume-Uni, Andrew Mitchell, n'a pas caché que le Pakistan devait faire des efforts de son côté. 

"
Ce sera d'autant plus facile d'aider le Pakistan si les contribuables pakistanais jouent un rôle central dans cet effort"
, a-t-il lancé.

Le Pakistan, qui était déjà dans une situation économique et financière très difficile s'est encore enfoncé un peu plus dans la crise à cause des inondations catastrophiques mais aussi de la hausse des prix de l'alimentation notamment provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.










                

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