Le ministre sud-africain des Minéraux et de l'Énergie, Gwede Mantashe. Crédit Photo: RODGER BOSCH / AFP
Le ministre sud-africain de l'Energie a été accusé dimanche par l'opposition de retarder la transition énergétique après avoir ignoré un important accord sur l'hydrogène vert en partenariat avec les gouvernements néerlandais et danois.
Le ministre Gwede Mantashe n'a pas signé l'accord sur un fonds d'un milliard de dollars lancé mardi par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, les Pays-Bas et le Danemark, un geste jugé "inacceptable" par l'Alliance démocratique (Democratic Alliance, DA), le principal parti d'opposition.
"La décision récente de M. Mantashe de snober une réunion de haut niveau"
prévue
"avec des dirigeants européens pour lancer une initiative d'énergie verte financée par l'Europe, est profondément inquiétante"
, a estimé le parti DA dans un communiqué, appelant au limogeage du ministre.
L'initiative a été lancée malgré l'absence du ministre.
M. Mantashe, pourtant invité, n'a pas assisté au lancement de l'accord à Pretoria, choisissant d'assister à un sommet séparé sur l'énergie organisé par une importante fédération syndicale.
Un porte-parole du ministère de l'Energie, Nathi Shabangu, a indiqué à la presse que l'absence du ministre ne signifiait pas qu'il désapprouvait cet accord. M. Mantashe ne l'a pas signé
"car il n'avait pas vu le protocole d'accord et ne pouvait pas signer ce qu'il n'avait pas vu"
, selon le porte-parole.
Ce fonds devrait
"accélérer le développement du secteur de l'hydrogène vert"
, avait précisé la présidence sud-africaine, plus tôt cette semaine.
M. Mantashe s'est montré actif par le passé dans le soutien au lobby du charbon, affirmant l'an dernier que le fait d'abandonner le charbon trop rapidement n'était pas dans l'intérêt du pays et pourrait, selon lui, engendrer des dégâts économiques et des pertes d'emplois.
L'affaire a ravivé le débat sur la transition vers une énergie plus propre au sein du gouvernement sud-africain, soutenu depuis longtemps par les syndicats des mineurs.
"Nous ne pouvons pas nous permettre
(d'avoir)
un ministre récalcitrant et compromis idéologiquement qui soit titulaire du porte-feuille de l'Energie"
, a estimé le DA, accusant M. Mantashe de
"gêner l'indispensable, rapide et juste transition énergétique".
L'Afrique du Sud, riche en charbon mais aux forts besoins énergétiques, produit 80% de son électricité grâce au charbon, dans 15 centrales thermiques vieillissantes.
Le pays est confronté à une crise énergétique qui a conduit à des coupures de courant programmées pouvant durer jusqu'à 12 heures par jour.
Depuis 2021, l'Afrique du Sud, qui figure parmi les 12 pays principaux émetteurs de carbone dans le monde, a obtenu plusieurs milliards de dollars de subventions et prêts internationaux pour soutenir sa transition vers l'énergie verte.
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