Lorsque les utilisateurs tentent de se connecter à TikTok, un message affichant
“Chargement impossible, veuillez réessayer”
apparaît sur l’écran d’accueil noir de l’application.
Le Kirghizstan, voisin de la Chine et comptant environ sept millions d’habitants, a pris cette décision suite à une directive du ministère kirghiz du Numérique.
Celui-ci a informé les opérateurs de télécommunications de la nécessité de limiter l’accès à TikTok, conformément à la décision des services de sécurité, également connus sous l’acronyme GKNB et dirigés par le puissant Kamtchybek Tachiev.
Selon le ministère, le réseau social TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, ne respectait pas un article de loi concernant
“les mesures visant à prévenir les atteintes à la santé des enfants et à leur développement physique, intellectuel, mental, spirituel et moral”.
L’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) a exprimé son inquiétude face à cette décision, considérant qu’elle restreint le droit à l’information au prétexte de protéger les mineurs.
RSF a appelé le gouvernement à lever ce blocage et à définir un cadre légal clair pour réguler les plateformes. Ce blocage survient dans un contexte où les autorités du Kirghizstan ont été accusées ces derniers mois de vouloir renforcer leur contrôle sur la société civile.
En août, le ministère kirghiz de la Culture avait déjà évoqué la possibilité d’interdire TikTok, en réponse à de nombreuses demandes d’ONG inquiètes des effets néfastes de l’application sur les enfants.
Parmi les cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, où la liberté d’expression reste limitée et l’opposition politique quasi-inexistante, le Kirghizstan a longtemps fait figure d’exception.
Cependant, ces derniers mois, les autorités kirghizes ont arrêté plusieurs journalistes, suspendu à plusieurs reprises des médias privés et adopté une loi semblable au modèle russe sur les
, renforçant ainsi l’emprise du gouvernement sur les ONG.
TikTok, qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, est déjà confronté en Occident à des limitations croissantes.
Ces restrictions sont liées aux accusations de transferts de données d’utilisateurs vers la Chine. De nombreux pays, tels que les États-Unis, le Canada, la France et l’Union européenne, ont exprimé des craintes pour leur sécurité nationale.
