ÉDITION:

Le Kenya "se dissocie" d'une alliance rebelle congolaise annoncée à Nairobi

15:1018/12/2023, lundi
MAJ: 18/12/2023, lundi
AFP
Musalia Mudavadi, première secrétaire du cabinet du Kenya,  à la maison d'État de Nairobi le 31 octobre 2023.
Crédit Photo : Chris Jackson / POOL / AFP (archive)
Musalia Mudavadi, première secrétaire du cabinet du Kenya, à la maison d'État de Nairobi le 31 octobre 2023.

Le Kenya s'est "fermement" dissocié dimanche d'un opposant congolais qui a annoncé à Nairobi la création d'une alliance politico-militaire, au grand dam de Kinshasa.

"Le Kenya se dissocie fermement de toute déclaration ou activité susceptible de nuire à la paix et la sécurité de la République démocratique du Congo (RDC), pays ami"
, a déclaré son ministre des Affaires étrangères Musalia Mudavadi dans un communiqué.

Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale de la RDC, devenu opposant et désormais en exil, avait annoncé vendredi à la presse dans un hôtel de la capitale kényane la création d'une alliance avec au moins neuf groupes armés dont la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars").

L'objectif serait, selon lui, de
"sauver"
la RDC et d'y garantir
"le retour de la paix"
.

Kinshasa avait averti vendredi soir Nairobi de
"conséquences diplomatiques"
.

Selon des médias congolais samedi, l'ambassadeur du Kenya en RDC a été convoqué au ministère des Affaires étrangères.


Et Kinshasa a rappelé ses ambassadeurs à Nairobi ainsi qu'auprès de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC), selon des informations du magazine Jeune Afrique confirmées à l'AFP par le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication de RDC, Patrick Muyaya.

Selon le communiqué de M. Mudavadi, le Kenya a entamé une enquête pour
"déterminer l'identité des auteurs du communiqué et dans quelle mesure leurs déclarations se situent hors du domaine de la liberté d'expression garantie constitutionnellement".

La
"liberté de la presse est garantie"
au Kenya et tout le monde est libre de s'adresser aux médias sans en référer au gouvernement, a ajouté M. Mudavadi.

Le président Kényan, William Ruto, a un peu plus tard dans la journée indiqué avoir rejeté la demande de Kinshasa d'arrêter des opposants. Il a déclaré:


Nous n'arrêtons pas des gens qui ont fait une déclaration, nous arrêtons des criminels.

L'annonce de cette alliance politico-militaire intervient dans un climat tendu en RDC à l'approche de l'élection présidentielle prévue ce mercredi.


L'opposant congolais a justifié sa création par la
"faiblesse"
de l'État congolais et son
"incapacité à restaurer l'autorité (...) dans tout le pays".

Le gouvernement congolais a dénoncé vendredi soir son
"comportement antipatriotique"
dont il
"devrait avoir honte"
.

"Je pense que cet acte aura des conséquences"
, avait poursuivi son porte-parole, M. Muyaya, ajoutant:

Le Kenya nous doit des explications.

Après plusieurs années de sommeil, les rebelles du M23 ont repris les armes fin 2021 et se sont emparés, avec l'aide de l'armée rwandaise, de vastes pans de la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la RDC.


Une force de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC), à composante kényane notamment, avait été déployée dans la région à partir de fin 2022.

Mais Kinshasa n'a pas voulu prolonger son mandat au-delà de ce mois de décembre, estimant qu'elle n'avait pas combattu les rebelles mais plutôt cohabité avec eux.


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