Le dirigeant intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, prononce un discours lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, le 13 novembre 2024.
Le chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a exhorté mercredi les responsables politiques à surmonter leurs divergences et à présenter un front uni pour contrer ce qu’il a qualifié d’"agression indienne".
Les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis le renversement de la Première ministre Sheikh Hasina, qui a fui en Inde début août à la suite d’un soulèvement étudiant. Le Bangladesh, majoritairement musulman, accuse l’Inde de soutenir l’ex-dirigeante en exil, tandis que New Delhi reproche au gouvernement de Muhammad Yunus de ne pas protéger la minorité hindoue.
"Ils sapent nos efforts pour construire un nouveau Bangladesh et propagent des histoires fictives"
, a déclaré M. Yunus lors d’une réunion des partis politiques bangladais. Il a dénoncé une "campagne de désinformation" menée, selon lui, par l’Inde et ses alliés, et a appelé à l’unité nationale pour y faire face.
Le gouvernement intérimaire de Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix, a été mis en place pour superviser des réformes démocratiques avant de nouvelles élections. Toutefois, le chaos politique qui a suivi l’éviction de Mme Hasina a entraîné une série d’attaques de représailles contre les hindous et d’autres minorités, souvent accusés de soutenir l’ancien régime.
Tout en condamnant ces violences, le gouvernement de M. Yunus a affirmé que bon nombre de ces attaques étaient motivées par des intérêts politiques plutôt que religieux. Il a également accusé l’Inde d’en exagérer l’ampleur pour mener une
"campagne de propagande"
.
La réunion de mercredi s’inscrivait dans une initiative visant à promouvoir l’unité nationale face à ce que le gouvernement décrit comme une
"ingérence indienne"
. Mardi soir, M. Yunus avait déjà rencontré des leaders étudiants pour renforcer cette dynamique.
Depuis la chute de Sheikh Hasina, des manifestations anti-indiennes ont éclaté à travers le Bangladesh. Mercredi, plusieurs rassemblements ont dénoncé une tentative de militants hindous de prendre d’assaut un consulat bangladais en Inde, près de la frontière. New Delhi a condamné cet acte, et sept suspects ont été arrêtés.
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