ÉDITION:

Le Caire: Egypte, Jordanie et France opposés à toute attaque contre la ville de Rafah

11:5431/03/2024, Pazar
MAJ: 31/03/2024, Pazar
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Des femmes palestiniennes font sécher des ustensiles de cuisine sur une voiture détruite dans un camp de fortune pour personnes déplacées à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 30 mars 2024.
Crédit Photo : MOHAMMED ABED / AFP
Des femmes palestiniennes font sécher des ustensiles de cuisine sur une voiture détruite dans un camp de fortune pour personnes déplacées à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 30 mars 2024.

L'Égypte, la Jordanie et la France ont manifesté, samedi soir, leur opposition à toute attaque israélienne contre la ville de Rafah, au sud de la Bande de Gaza.

Les trois États ont appelé à l'arrêt immédiat de la guerre contre l'enclave palestinienne assiégée.


C'est ce qui ressort du communiqué conjoint publié à l'issue d'une réunion des ministres des affaires étrangères égyptien, Sameh Shoukry, jordanien, Ayman Safadi, et français, Stéphane Séjourné, qui s'est tenue au Caire ce samedi.

Selon le communiqué conjoint, publié par le ministère égyptien des affaires étrangères, les trois ministres ont appelé à
"un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la Bande de Gaza, et à la libération de tous les prisonniers".

Ils ont mis en garde contre
"les effroyables répercussions de la situation humanitaire, contre la famine et l'effondrement du système de santé dans la Bande de Gaza"
, tout en affirmant leur
"rejet de toute initiative visant à déplacer de force le peuple palestinien."

Shoukry, Safadi et Séjourné ont également appelé à
"l'acheminement rapide, sécurisé, sans entrave et intensif de l'aide humanitaire, directement à la population civile dans le besoin, à l'ensemble de la Bande de Gaza."

Ils ont appelé
"Israël à lever tous les obstacles, à autoriser et à faciliter le trafic à tous les points de passage terrestres, ainsi qu'à accroître leurs capacités dans le but d'augmenter le flux de l'aide humanitaire".

Les ministres des affaires étrangères de l'Égypte, de la Jordanie et de la France
"ont réaffirmé l'importance de respecter et de protéger tous les travailleurs humanitaires et d'assurer leur accès et leur liberté de mouvement vers et à travers la Bande de Gaza, y compris sa partie nord".

Ils se sont déclarés "opposés à toute attaque militaire contre Rafah, qui abrite quelque 1,5 million de Palestiniens déplacés".


Et de souligner que
"toute attaque contre Rafah entraînera des pertes massives en vies humaines et aggravera la situation humanitaire déjà précaire dans la Bande de Gaza."

Les ministres ont également appelé à
"préserver le statu quo des lieux saints de Jérusalem"
, exprimant leur
"profonde inquiétude face aux pressions croissantes exercées sur les communautés chrétiennes et musulmanes de Jérusalem".

Les trois responsables ont souligné
"le caractère inévitable de la mise en œuvre de la solution à deux États (...) et de l'établissement d'un État palestinien indépendant (...) pour qu'Israël et la Palestine vivent côte à côte dans la paix et la sécurité".

Le 15 mars, le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a annoncé que ce dernier avait
"approuvé les plans d'une opération militaire à Rafah, et que l'armée se préparait à évacuer les habitants"
, sans préciser de calendrier pour le lancement de l'opération militaire contre la ville.

Lundi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat dans la Bande de Gaza pendant le mois de Ramadan,
"en vue d'un cessez-le-feu permanent et durable"
, mais Tel-Aviv n'a encore pris aucune initiative indiquant son intention de se conformer à cette résolution.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, 32 705 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 190 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.


La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.


Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour
''crime de génocide''
. Dans une ordonnance rendue en janvier, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue jeudi, la CIJ a exhorté Israël à prendre
"sans délai"
des mesures pour assurer
"l'acheminement sans entrave"
de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales. La Cour internationale de justice a déclaré que
"les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine [...] mais que la famine est bel et bien là."

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