La Suède prête à accueillir des troupes de l'Otan avant même son adhésion

La rédaction
16:059/06/2023, الجمعة
MAJ: 21/06/2023, الأربعاء
AFP
Le Secrétaire d'État des États-Unis, Antony Blinken (G) et le Premier ministre de Suède, Ulf Kristersson (D). Crédit photo: JONAS EKSTROMER / TT NEWS AGENCY / AFP
Le Secrétaire d'État des États-Unis, Antony Blinken (G) et le Premier ministre de Suède, Ulf Kristersson (D). Crédit photo: JONAS EKSTROMER / TT NEWS AGENCY / AFP

La Suède est prête à accueillir des bases temporaires de l'alliance sur son sol avant même son entrée effective, a annoncé le Premier ministre vendredi.

"Le gouvernement a décidé que les forces armées suédoises pourraient mener des préparatifs avec l'Otan et des pays de l'Otan pour permettre de futures opérations communes"
, écrit le chef du gouvernement conservateur Ulf Kristersson dans une tribune commune avec son ministre de la Défense Pål Jonson.

"Ces préparatifs pourraient consister à baser temporairement des équipements et du personnel étrangers sur le territoire suédois. La décision envoie un message clair à la Russie et renforce la défense de la Suède"
, précisent-ils dans cette tribune publiée par le quotidien Dagens Nyheter.

La présence de troupes de l'Otan agirait ainsi comme une force de réassurance face à une éventuelle opération ou tentative d'ingérence russe venue de l'autre côté de la mer Baltique.

Si elle a depuis juin 2022 le statut d'"invité", la Suède doit encore voir son adhésion ratifiée par deux des 31 membres de l'Alliance atlantique, la Turquie et la Hongrie.


Or seuls les membres à part entière bénéficient de la protection du célèbre article 5 de l'Otan, qui signifie qu'une attaque contre un membre serait considérée comme une attaque contre tous.


Principal obstacle à l'adhésion suédoise, le président turc Recep Tayyip Erdogan n'a pas donné d'indication sur sa position depuis sa réélection fin mai.


Le camp occidental, notamment les Etats-Unis, presse Ankara de donner son feu vert, en affirmant que la Suède respecte un préaccord négocié l'an dernier à Madrid.


Celui-ci prévoit notamment un durcissement de la législation antiterroriste suédoise, afin de poursuivre davantage les organisations kurdes classées terroristes, comme le PKK.


Mais la Türkiye réclamait jusqu'ici des dizaines d'extradition de "terroristes" résidant sur le sol suédois.

Une requête impossible à satisfaire pour l'exécutif, les tribunaux indépendants ayant le dernier mot sur ces dossiers.

Outre son adhésion à l'Otan, la Suède a également accéléré la relance de ses dépenses militaires, face à la menace russe.


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